Cyperus longus, le souchet odorant, est une plante indigène, appartenant à la flore européenne. Elle offre un look assez exotique.

Cyperus longus, faux papyrus, vraie trouvaille

Au royaume des Cyperus, il y a les papyrus et des plantes insolites. Certaines se consomment comme le souchet comestible, d’autres sont bien prolifiques et d’autres s’aventurent dans les régions fraîches. C’est le cas du souchet odorant, qui ressemble de loin à un papyrus, avec ses feuilles en longs rubans d’un vert profond. En été, elle forme des hampes florales plus compactes que le papyrus classique, plus coloré aussi (brun fauve). Côté déco, Cyperus longus est intéressant pour apporter de l’exubérance dans un ensemble exotique ou encore du graphisme sur une terrasse, en pot ou dans un espace contraint.

Mal drainé, détrempé, asphyxiant ? C’est pour le souchet odorant !

Cette plante n’est pas une vivace de terrain sec, mais alors vraiment pas, c’est un papyrus quand même. Il lui faudra un sol toujours gorgé d’eau, quitte à la placer en marge d’un bassin. Une terre fraîche lui suffit, comme pour les cannas. Dans un grand pot sans trou de drainage, c’est parfait. Ces différentes situations ont un point commun : le plein soleil car cette plante n’aime pas l’ombre.

Si vous avez envie d’un ensemble aux notes exotiques mais composé de plantes de notre flore, voilà un camarade parfait à la fougère trèfle à quatre feuilles et au laiteron des marais, entre autres.

Peut-on employer le souchet odorant en phytoépuration ?

A priori, rien ne s’y oppose. Toutefois Cyperus longus n’est pas une espèce qui produit une végétation très abondante. Son effet de décharge (réduction des éléments dissous dans l’eau à épurer) ne sera pas très importante. C’est sans doute une bonne espèce de complément dans une palette de phytoépuration, mais pas la principale.

La coloration automnale de Cyperus longus, ah ah ah

Certains arracheurs de dent revendeurs de végétaux vous assureront d’une coloration automnale dans les teintes orange du souchet odorant. Visiblement, ils ont des troubles de la vision des couleurs. Il doit exister une huitième forme de daltonisme, non répertoriée, le daltonisme commercial. Il vous fait percevoir (et raconter) des couleurs qui n’existent pas lorsque vous avez une camelote à refourguer. Non, désolé, cette plante finit la saison comme elle la commence, verte, avec une teinte partiellement jaune juste au moment de faner et de la couper. Tu parles d’un argument commercial. D’autant que la plante se met en repos complet. Passé mi-décembre, il n’y a plus rien qui dépasse du sol et elle revient dans le courant du mois de mars. En climat très doux, (non gélif), elle est semi-persistante (elle garde un peu de feuillage).

Quel parfum pour le souchet odorant ?

Si c’est la question du parfum qui vous taquine avec Cyperus longus, alors c’est une plante qui va vous encenser. Le souchet odorant, avouons-le, n’a rien d’odorant lorsqu’on le sent tel quel. C’est le rhizome, une fois séché, qui exhale une odeur rappelant celle de la violette, à la façon des iris (en particulier l’iris de Grasse). Pour le souchet comme pour l’iris, il faut faire sécher le rhizome. Les Égyptiens de l’Antiquité faisait entrer cette espèce ou une espèce proche (la question reste débattue) dans la recette du kiphi, un parfum sacré regroupant plusieurs dizaines de corps odorants. Le kiphi était utilisé comme l’encens. Pour le parfum, on se tournera vers d’autres plantes (à notre humble avis).

Rusticité de Cyperus longus

La résistance au froid du souchet odorant n’est pas complète. La plante résiste bien à – 10 °C mais elle ne poussera pas là où les hivers sont plus froids. La faute en revient à son rhizome, pas très profond (5 cm, parfois moins).