L’oreille d’éléphant parfumée, Alocasia odora, est une plante de la famille de l’arum, une famille que nous aimons beaucoup. Et en plus, Alocasia odora a plein d’avantages pour l’amateur de plantes exotiques rustiques !
Alocasia odora, la petite oreille d’éléphant
Alocasia odora est un proche cousin d’Alocasia macrorrhizos, l’oreille d’éléphant plus classique (voir plus loin). Mais là où Alocasia macrorrhizos dépasse 2 m (dans des conditions exceptionnelles), Alocasia odora ne dépasse jamais 1,50 m. Ses feuilles, portées davantage à la verticale, s’intègrent plus facilement dans une composition exotique. Elle fleurit assez facilement et forme une fleur en forme d’arum, beaucoup moins visible mais parfumée. Les arums d’Éthiopie ont l’éclat, Alocasia odora a la suavité, répandant un doux parfum mais sur une très courte distance. La plante forme un petit tronc de 50 cm de haut mais en climat froid, elle restera toujours l’état de feuilles partant du sol.
Résistance au froid d’Alocasia odora
Les oreilles d’éléphant ont une certaine capacité de résistance au froid, au niveau de leur souche et pour la partie restant sous terre. Avec un bon paillis de feuilles mortes, Alocasia odora tient en extérieur à -10°C. À ce tarif-là, la plante repart à ras et il faut penser, dans le courant du mois d’avril, à retirer la protection de feuilles mortes afin que le sol se réchauffe bien. Bien arrosée et bien fertilisée, la plante repart et forme des feuilles d’un mètre de haut et même davantage dans la saison. Alocasia odora supporte mieux les petites gelées que l’oreille d’éléphant classique car son feuillage plus épais est un peu plus tolérant.
La plante anti-serpent (en théorie)
Dans son aire d’origine, la plante est utilisée pour soigner les morsures de serpents et les piqûres d’insectes. Mais vu la toxicité d’Alocasia odora, on se demande si le remède n’est finalement pas pire que le mal à soigner…Et puis comme nos serpents européens sont bien peu dangereux, cela ne va pas nous servir. (Vous avez une chance sur 180 000 de vous faire mordre par un serpent en France dans une année donnée, soit 3 fois plus que de devenir millionnaire au loto : mazette !). Lorsque la plante fleurit, l’inflorescence chauffe pour attirer les pollinisateurs en sous-bois.
Pour les férus de botanique : la différence avec Alocasia macrorrhizos (et non pas Alocasia macrorrhiza comme on le lit souvent, soit dit en passant) est facile : Alocasia odora possède des feuilles peltées, c’est-à-dire qu’elles sont reliées à leur pétiole (la tige qui les relie au reste de la plante) par le milieu et non pas à la base d’une échancrure. Le sillon sur le pétiole est plus resserré chez Alocasia odora que chez Alocasia macrorrhizos.
Comment cultiver l’oreille d’éléphant parfumée, Alocasia odora
Taille adulte 1,50 m et plus en zone non gélive, 1 m à 1,50 m en zone gélive. Ne prend pas plus de 80 cm de largeur.
Exposition Mi-ombre. Supporte mieux le soleil que l’oreille d’éléphant classique (Alocasia macrorrhizos).
Sol humifère et moite tout au long de l’année.
Plantation toute l’année en pot, mai à août en extérieur.
Adore… un sol frais et des arrosages sans modération durant tout l’été. Ne craint pas les terres constamment humides au-dessus de 20°C.
Déteste… les emplacements secs et ombragés, où la plante a tendance à végéter, ainsi que les talus secs, où la terre sèche trop vite.
Le truc pour le réussir installez la plante dans une poche de compost mûr, et garnissez de feuilles mortes. En automne, doublez (ou triplez) la couche de feuilles mortes, à retirer en avril et à remettre lorsque la souche est repartie, en mai.
Espacement 1 m.