L’oreille d’éléphant parfumée, Alocasia brisbanensis, est une plante de la famille de l’arum, une famille que nous aimons beaucoup. Et en plus, Alocasia brisbanensis a plein d’avantages pour l’amateur de plantes exotiques rustiques !
Alocasia brisbanensis , la petite oreille d’éléphant
Alocasia brisbanensis est un proche cousin d’Alocasia macrorrhizos, d’origine australienne, l’oreille d’éléphant plus classique (voir plus loin). Mais là où Alocasia macrorrhizos dépasse 2 m (dans des conditions exceptionnelles), Alocasia brisbanensis ne dépasse jamais 1,50 m. Ses feuilles, portées davantage à la verticale, s’intègrent plus facilement dans une composition exotique. Elle fleurit assez facilement et forme une fleur en forme d’arum, beaucoup moins visible mais parfumée. Les arums d’Éthiopie ont l’éclat, Alocasia brisbanensis a la suavité, répandant un doux parfum mais sur une très courte distance. La plante forme un petit tronc de 50 cm de haut mais en climat froid, elle restera toujours l’état de feuilles partant du sol.
La plupart du temps, Alocasia brisbanensis est étiqueté en collection et commercialisé sous le nom erroné d’Alocasia odora. Il s’agit d’une erreur que nous avons commise au début (nobody is perfect et aucun chaton n’en est mort). Alocasia odora est originaire d’Asie tropicale (Bornéo jusqu’au Japon méridional). Il est d’ailleurs peu probable qu’Alocasia odora ait la résistance au froid d’Alocasia brisbanensis car comme on va le voir, c’est le point fort de ce dernier.
Résistance au froid d’Alocasia brisbanensis
Les oreilles d’éléphant ont une certaine capacité de résistance au froid, au niveau de leur souche et pour la partie restant sous terre. Avec un bon paillis de feuilles mortes, Alocasia brisbanensis tient en extérieur à -10°C. À ce tarif-là, la plante repart à ras et il faut penser, dans le courant du mois d’avril, à retirer la protection de feuilles mortes afin que le sol se réchauffe bien. Bien arrosée et bien fertilisée, la plante repart vite et forme des feuilles d’un mètre de haut et même davantage dans la saison. Alocasia brisbanensis supporte mieux les petites gelées que l’oreille d’éléphant classique car son feuillage plus épais est un peu plus tolérant. Chez nous, une partie des pieds (en situation abritée) repart chaque année sans protection hivernale.
Une plante pour la bobologie
Dans son aire d’origine, cette oreille d’éléphant est traditionnellement utilisé par le peuple Yaegi pour soigner brûlures, et autres blessures ouvertes. On ne conseille pas de s’en inspirer. Comme le jus des Alocasia est plein d’acide oxalique, l’expérience risque d’être inefficace et douloureuse, en plus.
Lorsque la plante fleurit, l’inflorescence chauffe pour attirer les pollinisateurs en sous-bois.
Pour les férus de botanique : la différence avec Alocasia macrorrhizos (et non pas Alocasia macrorrhiza comme on le lit souvent, soit dit en passant) est facile : Alocasia brisbanensis possède des feuilles peltées, c’est-à-dire qu’elles sont reliées à leur pétiole (la tige qui les relie au reste de la plante) par le milieu et non pas à la base d’une échancrure. Le sillon sur le pétiole est plus resserré chez Alocasia brisbanensis que chez Alocasia macrorrhizos. La différence avec Alocasia odora est plus subtile (raison pour laquelle elle est mal étiquetée, même dans bien des collections botaniques) : le limbe d’Alocasia brisbanensis est plus étroit, plus brillant, et non ondulé en surface. La base des pétioles et du spadice d’Alocasia brisbanensis est souvent teintée de pourpre alors qu’Alocasia odora est complètement vert (comme Alocasia macrorhizos).
Comment cultiver l’oreille d’éléphant parfumée, Alocasia brisbanensis
Taille adulte 1,50 m et plus en zone non gélive, 1 m à 1,50 m en zone gélive. Ne prend pas plus de 80 cm de largeur.
Exposition Mi-ombre. Supporte mieux le soleil que l’oreille d’éléphant classique (Alocasia macrorrhizos).
Sol humifère et moite tout au long de l’année.
Plantation toute l’année en pot, mai à août en extérieur.
Adore… un sol frais et des arrosages sans modération durant tout l’été. Ne craint pas les terres constamment humides au-dessus de 20°C.
Déteste… les emplacements secs et ombragés, où la plante a tendance à végéter, ainsi que les talus secs, où la terre sèche trop vite.
Le truc pour le réussir installez la plante dans une poche de compost mûr, et garnissez de feuilles mortes. En automne, doublez (ou triplez) la couche de feuilles mortes, à retirer en avril et à remettre lorsque la souche est repartie, en mai.
Espacement 1 m.