Planter en extérieur en pleine terre un Phoenix canariensis, le palmier des Canaries ou palmier ananas, demande quelques précautions. Rien de bien compliqué, suivez le guide !
Prévoyez de la place pour le palmier des Canaries
Le palmier ananas ne prend pas beaucoup de place au début. Nos jeunes plants, par exemple, ont des feuilles qui peuvent atteindre 2 mètres de haut pour un diamètre de 15 cm à la base. Mais planté en pleine terre, le même palmier s’étendra sur 3 m de diamètre avec une base de 40 cm, en trois à quatre ans seulement. Phoenix canariensis pousse vite ! Évitez donc cette erreur classique qui consiste à le planter trop près des bâtiments et des murs. Les racines des palmiers ne sont pas dangereuses pour la maçonnerie, les fondations ou les canalisations. Cela est dû au fait que ces racines ne grossissent pas, à la différence des racines d’arbre. Mais planté trop près d’un mur, le palmier des Canaries sera déformé, ses palmes plaquées contre le bâti d’un côté, et ce ne sera pas joli.
Quelle terre pour le palmier des Canaries ?
Le palmier ananas se plaît en tout sol. Il lui faut tout de même un peu de bonne terre, sur au moins 50 cm de profondeur. En sol rocheux, là où la terre n’est pas profonde, il végète. Il préfère les terres argileuses, même un peu collantes, plutôt que les sols sableux. Ces terres légères sont peu nutritives et ne retiennent pas l’eau, deux conditions qui ne sont pas favorables à Phoenix canariensis.
Protéger un palmier des Canaries contre le froid : les techniques
Les premières années, le palmier ananas n’est pas très résistant au froid. Plus il vieillit, plus il est rustique. Un jeune sujet de Phoenix canariensis ne résistera pas à un hiver en dessous de -7°C, s’il n’est pas bien protégé. Un vieux palmier des Canaries résistera à -16°C sans protection. Nous l’avons observé ici, à Montauban même, à deux pas de notre pépinière. Le secret pour rendre un palmier des Canaries résistant au froid est de protéger le cœur du palmier. Pour cela, la technique la plus simple consiste à emballer la plante dans du voile d’hivernage. On l’appelle voile intissé, voile de forçage, P17 ou P30.
Pour plus d’efficacité, enroulez un câble chauffant autour du cœur, afin que l’air ne gèle pas trop à cet endroit. Une puissance de 25 W suffit à maintenir vivante la partie la plus fragile du palmier, en cas de gros coup de froid. Enroulez le cordon de façon régulière, en tours espacés de 10 à 15 cm, sans jamais qu’il ne se superpose. Pour que cela fonctionne bien, le palmier doit être emballé dans du voile de forçage, qui évitera que la chaleur du câble ne soit gâchée et parte dans l’atmosphère. Et surtout, étalez une généreuse couche de feuilles mortes, sur 30 cm d’épaisseur, tout autour du palmier et jusqu’à 1 m de distance. En cas de très gros coup de froid, n’hésitez pas à le couvrir d’une couverture, d’un vieux bout de moquette, etc. Retirez dès que le temps se radoucit.
L’entretien
Le palmier des Canaries demande assez peu de soins une fois qu’il est bien en place. Il s’agit surtout de lui apporter de l’engrais car c’est un palmier gourmand (qui demande une fertilisation régulière pour bien pousser). D’autre part, il faut couper les vieilles palmes afin de former l’ananas qui lui vaut si bien son surnom de palmier ananas.
Bon à savoir : le palmier des Canaries à fruits rouges, Phoenix canariensis var. porphyrocarpa, se plante et s’entretient exactement de la même manière.