Le bouturage du palmier n’est possible que chez un petit nombre d’espèces. Bouturer un palmier n’est pas la méthode la plus facile pour les multiplier mais elle est économique. Attention aux âneries et confusion que l’on peut lire sur le net !

Palmier Trithrinax de notre production en pot

Le trithrinax peut se bouturer par séparation de rejet. Patience et optimisme seront nécessaires !

Le bouturage du palmier, pour quelques-uns seulement

Les palmiers ne formant qu’un stipe unique ne peuvent, par définition, pas se multiplier par bouturage puisqu’ils ne possèdent qu’un seul bourgeon. Le cocotier du Chili (Jubaea), le palmier hybride (x Butiagrus nabonnandii) ou encore le palmier chanvre hybride (Trachycarpus takagii) ne peuvent pas se bouturer.

 

Les palmiers en touffe, ces palmiers qu’on peut bouturer

Les espèces de palmier dites cespiteuses, qui forment naturellement une touffe de plusieurs troncs, peuvent se bouturer. Le bouturage du palmier, dans tous les cas, est en réalité une division de touffe. Mais l’affaire n’est pas des plus simples comme on va le voir. Les palmiers qui se bouturent le plus facilement sont les palmiers dattiers, suivis par le palmier doum (Chamaerops humilis), ainsi que les palmiers bambou comme Rhapis et Chamaedorea microspadix. Les espèces cespiteuses plus délicates telles que le palmier scie (Serenoa) ou le palmier trident (Trithrinax) peuvent sans doute se multiplier de cette façon, mais il faudrait être bien hardi pour s’y risquer.

Enfin, bien qu’il ne s’agisse pas de palmiers à proprement parler, les cycas sont des plantes que l’on peut bouturer.

Cycas revoluta mature

Les rejets de Cycas revoluta apparaissant au pied peuvent se bouturer, mais comptez deux ans !

 

La bonne méthode pour bouturer les palmiers

Bouturez vos palmiers en choisissant avant tout une plante saine et vigoureuse, à qui vous pourrez retirer un rejet sans mettre sa survie en danger. Voici comment bouturer votre palmier en 5 étapes :

  1. Séparez le rejet. Le rejet, idéalement, doit être cassé à sa base, brisé d’un coup net, et non pas coupé. La coupe, par sciage, écrase les tissus du palmier qui ne seront plus en mesure de s’enraciner. Mieux vaut trancher, par exemple avec une bêche bien affûtée.
  2. Préparez la bouture. Une fois l’éclat (la bouture, si vous préférez) séparée du pied, réduisez les palmes en les coupant au niveau du pétiole. Ne gardez que les palmes encore fermées.
  3. Laissez sécher la bouture plusieurs jours. Placez-la à l’ombre. Appliquez du charbon de bois pour aider la cicatrisation.
  4. Mettez la bouture de palmier à enraciner. Enterrez-la d’un tiers dans un terreau enrichi en pouzzolane ou en perlite.
  5. Attendez l’enracinement. La reprise de végétation du rejet signale qu’il est sur la bonne voie. Six mois à un an sont nécessaires. En climat doux, vous pourrez donc mettre votre bouture de palmier à enraciner en plein air. Ailleurs, il faudra le faire dans une serre chauffée.

 

Bouturer un palmier, est-ce que ça marche ?

Le taux de réussite varie beaucoup selon les conditions. En tant que professionnel, le bouturage du palmier est une technique que nous n’utilisons pas couramment. Elle est trop risquée par rapport aux chances de reprise mais aussi au risque que l’on fait courir au pied-mère, le pied qui a donné les boutures de palmier. Nous déclinons d’ailleurs toute responsabilité en la matière !

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