Zanthoxylum armatum, le poivrier du Timut, est un vrai bouquet d’agrumes à mettre dans son assiette ! Résistant au froid et super facile, il se consomme de plusieurs façons.
Zanthoxylum armatum, le dur à cuire
Le poivrier du Timut forme un arbuste à tiges un peu épineuses (mais rien de bien agressif : pas plus qu’un rosier !), colorées de pourpre et portant de grandes feuilles composées. En hiver, il perd ses feuilles lorsque les températures descendent en dessous de -6°C. On pourrait alors croire qu’il a pris un coup de gel mais il n’en est rien : c’est un arbuste bien rustique, qui ne craint pas les températures en dessous de -15°C. Pourvu que le sol soit riche, il se comportera à merveille (voir la fiche de culture ci-dessous). Ce n’est pas un arbuste débordant et vous ne risquez pas d’être envahi par ce végétal bien sage, qui prend une jolie forme régulière avec le temps. En pot, il se cultive facilement et sans problème, dans un terreau standard. Il peut rester dehors et d’ailleurs, il ne doit pas être cultivé en intérieur car il ne supporte pas la chaleur en hiver.
En décoration au jardin, nous vous conseillons de former ce poivrier de Timut en tige, c’est-à-dire de conserver un tronc unique afin qu’il grossisse. La surface du tronc se couvre alors d’épines qui prennent la forme de pyramides, très jolies (et pas trop piquantes !).
Le poivre de Timut, du parfum et un peu de piquant
En cuisine, le poivrier du Timut s’emploie d’abord par ses fruits et plus précisément l’enveloppe des graines (les téguments, pour les botanistes), riches en huiles essentielles. Les téguments, rouge corail en été, libèrent la graine et tournent au marron si on les laisse sur l’arbre, mais il vaut mieux les récolter avant, à partir de la fin août et jusqu’au début du mois de novembre. On moud les enveloppes, les téguments, donc, mais on peut aussi les faire infuser.
Les graines, au goût piquant mais peu aromatiques et même un peu amères, doivent être retirées si elles ne se sont pas échappées. Ce ne sont pas elles que l’on emploie en cuisine, car trop piquantes et pas spécialement aromatiques.
Le poivrier de Timut, aussi en feuilles
Heureusement, avec le poivrier du Timut, il y a un bonus. En effet, vous n’aurez pas besoin d’attendre que les fruits apparaissent (ce qui demande un ou deux ans après la plantation). Car les feuilles, à cueillir jeune et à utiliser pilées, offrent un parfum irrésistible. Pour ne pas se piquer avec les aiguillons qui couvrent les nervures des feuilles, il faut cueillir le feuillage lorsqu’il est encore souple, plutôt au printemps ou au cours de l’été. Leur dominante : une notes d’agrumes et de pin avec un fond vert et frais. Elles réveillent un simple plat de riz. Et vous pouvez aussi en aromatiser de l’huile d’olive : mettez une cuillère à soupe de feuilles hachées dans l’équivalent d’un verre d’huile d’olive, pendant une semaine. Filtrez et conservez à l’obscurité, pour réveiller une salade ou dynamiser un plat de poisson. Si vous employez les feuilles fraîches telles quelles, mieux vaut les mettre au dernier moment avant de servir, car la cuisson a tendance à tuer tous les arômes d’agrumes (à notre goût…).
Notes botaniques
Nos plants sont issus de nos propres porte-graines et correspondent à la sous-espèce à grandes feuilles (anciennement Zanthoxylum alatum var. subtrifoliolatum). Les Zanthoxylum, littéralement les « arbustes à bois jaune », ne sont pas des Xanthoxylum ou des Zanthoxyllum comme on le voit encore trop souvent…
Comment cultiver le poivre de Timut, ou poivrier du Timut, Zanthoxylum armatum
Taille adulte : atteint près de 2 m, mais variable selon les conditions offertes.
Exposition : soleil ou mi-ombre (évitez l’ombre complète).
Sol : tous, même calcaire.
Plantation : toute l’année.
Adore… les apports de compost et les arrosages en été. En pot, pensez à l’arroser régulièrement (2 fois par semaine à peu près), mais ne laissez pas de soucoupe traîner sous le pot.
Déteste… les sols trop secs, où il résiste car c’est un dur à cuire, mais il produit moins… et il y garde une forme naine, qui dépasse à peine 1,50 m.
Le truc pour le réussir : amendez bien la terre au moment de la plantation. Soyez un peu patient car le jeune plant peut démarrer tardivement (après la fin avril) les premières années. Lorsque la plante se plaît, la pousse est vigoureuse et les premiers fruits peuvent se former dès la 2ème année (plus souvent la 3ème).
Espacement : 1,50 m entre chaque plant.