Smilax tamnoides, la salsepareille hérissée, est une plante grimpante fort rare en Europe.
Pas hérissée pour rien
La principale caractéristique de Smilax tamnoides est son feuillage persistant, lustré, dessiné de jolies veines. Trois nervures parallèles, sur une feuille verte parfois rétrécie comme une hanche. Pour qui aime par exemple les Dioscorea, c’est évidemment une plante à essayer. Smilax tamnoides est faite pour l’ombre, et plutôt pour les terres humifères. Après, elle ne craint pas le froid, ce qui n’est pas si commun pour une salsepareille dont beaucoup se sont fait une spécialité des Tropiques.
L’autre particularité de cette plante, c’est d’avoir une tige épineuse. Ce qui là non plus n’a rien d’étonnant, la plupart des salsepareilles sont féroces. La salsepareille hérissée a des tiges couvertes de petites aiguilles comme celles des rosiers à feuille de pimprenelle et leurs cousins. On évitera donc de les toucher à main nue. Sachant qu’en vieillissant, ces aiguillons tombent. Il s’agit surtout d’une protection des plus jeunes tiges contre les herbivores des sous-bois. D’ailleurs, une fois adulte, ses tiges fileront vite vers la lumière en hauteur. Offrez-lui un arbre ou un support sur laquelle elle pourra s’épauler.
Côté résistance au froid, la plante installée tient à -15°C et même moins car elle remonte presque à la frontière canadienne. Mais c’est e sous-bois, donc sous un couvert qui lui octroie quelques précieux degrés en plus, sans compter une litière dense et abondante…
Dernier conseil, enfin : c’est une plante qui, en bonne salsepareille, n’aime pas les jardiniers déménageurs, ceux qui changent leurs plantes de place tous les quatre matins. Ses racines sont profondes et coriaces, et le bourgeon, plutôt fragile. Offrez-lui donc un emplacement où elle pourra rester longtemps.