Sabal etonia est un palmetto nain de Floride. Il ne forme pas de tronc, comme Sabal minor, mais a une couleur différente, typique des palmiers de Floride.

Du jaune et du vert pour Sabal etonia

Ce petit palmier forme des palmes qui rappellent Sabal palmetto, dont la teinte verte à orangée est caractéristique. Mais Sabal etonia ne forme pas de tronc, du moins pas au-dessus du sol. Sous terre, il forme un rhizome droit, qui peut descendre à une certaine profondeur. Ce n’est donc pas un palmier de sol où la roche se trouve à quelques dizaines de centimètres à peine.

Un éventail de palmes

Comme tout Sabal, le palmetto nain de Floride forme des feuilles de type costapalmées, c’est-à-dire en éventail. Le tout a une texture plissée, plus que chez Sabal minor. L’éventail se divise en fines lanières, droites, là aussi de façon plus marquée que Sabal minor. Un Sabal etonia à maturité va porte environ 8 à 10 palmes, parfois moins, parfois plus.

Lorsqu’il fleurit, ce Sabal forme une hampe qui part du sol, et même presque sous terre (mais toujours du cœur). Légèrement parfumée (si on met le nez dedans), cette hampe monte jusqu’à 1,50 m et attire de petits butineurs.

À taille adulte, Sabal etonia atteint environ 1,80 m de haut, pour un bon mètre de large. Il forme une sorte de stipe court, pas plus haut que 50 cm, lorsqu’il est vraiment âgé.

Une exception dans le genre : Sabal etonia aime le sec !

Tous les palmettos sont des amateurs de fraîcheur. Mais Sabal etonia supporte lui un sol plus sec que les autres. Il se retrouve, dans la nature, sous les bois clairs de conifères établis sur des sables atrocement pauvres et secs en surface en été. Imaginez les sous-bois de la forêt de Sologne -dans les parties enrésinées- peuplés de petits sabals et vous aurez une certaine idée de ce que peut être le milieu d’origine de cette plante.

Trois remarques toutefois à propos de ces sables (de Floride, mais ça vaut aussi pour la Sologne !). Premièrement, l’humidité est inexistante en surface mais jamais si lointaine en profondeur. La nappe affleure en hiver jusqu’à une faible profondeur et le palmetto est capable d’aller exploiter cette ressource. Deuxièmement, les sables sont presque toujours acides, leur texture grossière laissant le calcium être lessivé par les pluies. Il n’est pas dit que Sabal etonia soit ravi de pousser en terre calcaire. Nous n’avons pas d’expérience mais cela vaut le coup de lui apporter un bon coup de compost si la plante prenait un teint clair en sol calcaire. Troisièmement, enfin, c’est un palmier qui apprécie un certain ombrage. Il supporte le plein soleil mais ne le réclame pas forcément. Il n’aime pas l’ombre dense. Il lui faut au moins quelques heures de soleil chaque jour. Et moins il a de lumière, moins il pousse vite, évidemment.

Rusticité de Sabal etonia

On lit tout et son contraire à propos de la résistance au froid du palmetto nain de Floride. Il n’est clairement pas aussi rustique que Sabal minor. De peu, certes, mais pas aussi rustique. Sabal minor est réputé jusqu’à – 15 °C, et pour Sabal etonia nous estimons raisonnablement sa rusticité à – 12 °C. Pour une plante bien établie, dans de bonnes conditions de drainage, et sachant que tout cela n’a rien d’une science exacte, bien entendu.

Nous conseillons vivement à nos clients de pouponner la plante pendant quelques années en pot, de la garder à l’abri du gel (et à la lumière en hiver) et de la planter au bout de 2-3 ans, au printemps, puis de protéger la plante pendant quelques années, lorsqu’un coup de froid s’annonce…

Et pour la botanique…

Comment, une plante qui porterait un nom qui fait consensus ? Ah non, c’est mal connaître la botanique et la complexité de classer le vivant. Sabal etonia est un nom qui ne fait pas débat. Mais pour un nombre croissant de botanistes, Sabal miamiensis est synonyme de Sabal etonia.

Mais voilà, les deux plantes ne se ressemblent pas lorsqu’on les cultive. Alors le pépiniériste scrupuleux (nous) se perd en conjectures. Hybride ? Erreur d’étiquetage ? Vraie différence botanique ? Et il laisse le lot en observation. Pendant ce temps-là, le revendeur peu scrupuleux aura vendu ça sous un nom à la con (genre ‘Artic Jungle’, ‘Polar Breeze’ ou ‘Ice Girl’) et sans se poser de questions. « Crime pays but Botany doesn’t« , comme le dit une chaîne youtube.