Sabal minor, le palmetto nain, est un petit palmier. C’est un classique qui ne demande pas beaucoup de soins une fois qu’il est installé.

Le palmetto nain, un palmier vraiment nain

Il n’y a pas tant de palmier de taille S voire XS, mis à part le palmier à aiguilles et quelques autres. Sabal minor ne dépasse souvent pas le mètre de hauteur. C’est un sabal qui n’est jamais très fourni. Dans la nature, les plus beaux spécimens peuvent avoir une douzaine de feuilles. Mais souvent, 3 à 5 suffisent à sa subsistance. Ce palmier ne rejette pas et ne pousse qu’à partir d’une rosette unique. On le repère assez facilement car ses feuilles sortent au ras du sol. Les feuilles de Sabal minor, comme tous les Sabal, sont dites palmées, c’est-à-dire qu’elles s’étendent à partir d’un point central, comme les doigts à partir de la paume de la main. (Hé oui, « palmier » et « palmé » font allusion à la paume des mains). Les feuilles du palmetto nain sont portées par des pétioles mesurant moins de 50 cm. Elles sont dépourvues de tout piquant ou pointe et c’est un palmier totalement inoffensif. La feuille, sans le pétiole, est assez menue puisqu’elle atteint environ 60 cm de diamètre, 80 cm parfois. Selon les individus, il y a une certaine variation, mais cela ne dépassera jamais le mètre de large. Il ne forme en général pas de tronc, mais peut le faire exceptionnellement. Cela prend alors un demi-siècle (rassurez-vous, nous non plus, on ne sait pas où on sera à ce moment-là). Et en plus, le tronc est très court (à peine 50 cm) et ça prend un siècle.

En bon Sabal, Sabal minor forme un « saxophone », ce rhizome particulier qui se recourbe dans le sol, lorsqu’il est encore jeune.

Et la fleur ? Sabal minor fleurit en un épi discret et totalement, absolument, complètement et définitivement dépourvu de tout intérêt ornemental. « Tiens, ça fleurit ? » sera votre réaction. Et en plus, il lui faut des années pour fleurir. Mais là encore, tous les sujets ne sont pas égaux, certains fleurissant vite (en 5 à 7 ans), d’autres pas.

Sabal minor, le bon choix, forcément

Ce petit palmier combine pas mal de points forts : un encombrement réduit, un feuillage gracieux comme des éventails et surtout, son bon caractère. Son point faible ? Sa lenteur. Mais malgré tout, Sabal minor constitue un excellent choix pour composer une scène exotique, ajouter une touche d’élégance tropicale ou même varier un massif composé de feuillages plus classiques.

De la lumière mais pas forcément le plein, soleil pour Sabal minor

Ce palmier n’est pas à son optimum en plein soleil. Il prospère néanmoins à la pleine lumière si le sol est toujours très riche en eau. Il prend une teinte d’un vert tirant sur l’olive, et non pas un vert profond. A la pleine ombre, il n’est pas heureux non plus. Il pousse avec une lenteur désespérante, bien que son feuillage soit alors joli dans ces conditions. Moralité : il vaut mieux une ombre légère, ou bien un soleil tamisé. Comme dans la nature, où il connaît le couvert d’arbres à la cime très aérée.

Toujours un peu d’eau pour le palmetto nain

Sabal minor tolère une certaine sécheresse, si le sol est bien argileux et s’il n’est pas en plein soleil à ce moment-là. Par « certaine sécheresse », c’est un sol qui est sec en surface, mais qui sera frais à 1 m de profondeur, distance à laquelle il est capable d’envoyer ses racines. Mais pour cela, ça prend du temps. Comptez 3 ans avant de considérer le palmier comme installé. Évidemment, les orages d’été et les inondations flash sont pour lui l’évocation du paradis sur Terre.

Mal drainé ? Tant mieux !

Ce petit palmier raffole des terres mal drainées, puisqu’il y vit. Mais attention, ce n’est pas non plus une plante palustre, ou de berge. Il ne résistera pas à une situation où le sol est saturé d’eau en permanence.

La rusticité de Sabal minor, un vrai atout

Le palmier nain est bien connu pour sa très bonne résistance au froid. Il est en effet capable de tenir à des froids allant largement jusqu’à -15 °C. La raison tient à son point de végétation située sous terre. Attention toutefois, le feuillage, lui, ne résiste pas automatiquement à de tels froids, et il peut être abîmé dès -8°C, surtout en condition de vent froid et sec. Mieux vaut alors prendre ses précautions en couvrant la plante d’un voile. Pensez aussi à l’accompagner, en massif, de plantes à feuillage persistant qui vont le protéger. Kniphofias, canne rustiques, phormiums sont d’excellents compagnons, tant sur le plan esthétique que pour l’abriter un peu.

Comment cultiver Sabal minor, le palmetto nain

Taille adulte 1,2 à 1,50 m de haut et autant de large, mais au bout de plus de 10 ans.

Exposition : mi-ombre ou soleil mais à l’humidité (prend une teinte vert olive dans ce cas).

Sol : riche si possible, profond obligatoirement, peu importe qu’il argileux ou calcaire.

Plantation : dans l’idéal, de mars à novembre. Possible toute l’année en climat doux (bord de mer).

Adore… les ambiances de sous-bois clairs et humides, les lisières fraîches, les fossés ombragés.

Déteste… les sols superficiels comme là où la roche est présente à quelques dizaines de centimètres de profondeur. Il faut au palmetto nain au moins 50 cm de sol pour se développer correctement.

Le truc pour le réussir : installez Sabal minor dans un trou qui aura été décompacté très en profondeur. Mettez-y du compost ou de la vieille tonte de gazon aussi décomposée que possible. Calez avec de la bonne terre. La rosette de feuille doit affleurer et ne pas se retrouver trop enterrée.

Espacement 1,5 m.