Philodendron xanadu, alias Thaumatophyllum xanadu, est un philodendron qui montre de vraies promesses par sa résistance au froid. Mais en intérieur, c’est aussi une splendeur.
Il ondule, Philodendron xanadu
Comme nombre de philodendrons, P. xanadu a des feuilles dont le bord est ondulé. Mais si ondulé que la feuille en forme presque un peigne à double face, très élégant. On dirait un peu une pince à cheveux ouverte. Le tout est porté par une tige courte, assez massive. Ce n’est pas une plante grimpante, mais terrestre. Philodendron xanadu forme une masse de feuilles assez imposante, qui finit par couvrir le sol et former un dôme.
Philodendron xanadu l’aime chaud
Ce philodendron est un amateur de chaleur, au moins durant la saison de croissance. Il n’est pas inféodé à un air constamment humide, ce qui est plutôt intéressant en intérieur comme en extérieur. Il appréciera plutôt un emplacement qui chauffe en journée, mais quand même à la mi-ombre. L’idéal est un pied de mur, abrité du soleil de l’après-midi, la plante appréciant quelques rayons de soleil le matin.
Du panache en intérieur avec ce philodendron
En pot, Philodendron xanadu est une excellente plante car ne grimpant pas, son port reste équilibré. Si son développement sera plus modeste, son feuillage sera toujours impeccable, même si l’air est sec, à la différence de bien des philodendrons grimpants. Attention tout de même à placer votre Philodendron xanadu pas trop loin de la fenêtre.
Résistance au froid de Philodendron xanadu
C’est là que ça devient intéressant : ce philodendron montre une certaine rusticité, sans doute jusqu’à -7°C-/-8°C. À ce prix-là, il faudra protéger la souche par un abondant paillis de feuilles mortes durant l’hiver. Le feuillage commence souffrir dès que le mercure passe en dessous de 0°C, comme presque toutes les autres aracées tropicales. Même sans gelée, Philodendron xanadu voit son feuillage se ratatiner en extérieur (attention donc aux plantes commandées en hiver, elles ne paieront pas de mine !). Il lui faut un printemps qui se réchauffe vite afin de repartir.
Nous ne conseillons pas cette plante dans les régions où il gèle de façon significative en hiver et où les printemps sont frais : un philodendron poussif en mai ne donnera jamais une belle plante.
Philodendron xanadu devient Thaumatophyllum xanadu
Ce philodendron particulier appartient à un groupe de philodendrons préférant les emplacements lumineux et montrant une certaine résistance à la sécheresse. Selon les dernières études (2018), ce groupe devrait avoir son propre genre, Thaumatophyllum. Et pour suivre la logique, Philodendron xanadu change de genre pour devenir Thaumatophyllum xanadu. Un des signes de reconnaissance de Philodendron xanadu est la teinte pourprée que prend le pétiole (la partie reliant la tige à la feuille). Subtil, tout de même. En botanique, cela fait longtemps que le genre est fluide. Mais cela devient une manie plus qu’une habitude depuis une vingtaine d’années.
Et pourquoi ce nom de xanadu ?
Parce que lorsque la plante a été décrite en 2002, on ne savait pas d’où elle provenait. La plante était vendue sous ce nom mais c’est à partir d’un pied cultivé à Palm Beach en Floride qu’on a décrit cette espèce nouvelle. On l’a donc affublé d’un surnom qui retrace le lieu de la résidence d’été de l’empereur Kubilai Khan en Chine, lieu pas très loin de Pékin et révélé par Marco Polo, alors que ce philodendron vient sûrement du Brésil (allô, vous suivez toujours ?).
Pour l’histoire, ce philodendron a été à l’origine présenté (et breveté) par une pépinière australienne comme étant le fruit d’une hybridation intervenue chez elle alors qu’il s’agit sans doute d’une forme sauvage provenant du Brésil. Nous espérons vraiment qu’il existe une place spéciale en enfer pour les gens qui ajoutent autant de bordel dans le monde végétal…
Comment cultiver Philodendron xanadu, alias Thaumatophyllum xanadu
Taille adulte : jusqu’à 1,50 m de haut pour un vieux sujet. Le tronc fait environ 50 cm de hauteur.
Exposition : mi-ombre dans l’idéal. Plein soleil en région fraîche.
Sol : humifère, donc riche en feuilles mortes décomposées et en compost léger (pas collant ou pâteux).
Plantation : possible toute l’année en pot et en intérieur, avril à juillet pour une installation en pleine terre.
Adore… le compost de feuilles mortes. Même si ce n’est pas une plante épiphyte, ce philodendron reste une plante de lisière et de sous-bois.
Déteste… les printemps glacés et détrempés, et le climat marin frais. Ce n’est pas sur le pont d’un chalutier qu’on a de beaux philodendrons !
Le truc pour le réussir : installez la plante dans une terre fortement enrichie de compost et en ayant bien choisi la situation. Nos plants étant encore jeune et n’ayant pas formé de tige épaisse, il faudra sans doute les pouponner pendant un an ou deux avant de tenter une plantation en pleine terre.
Espacement : 2 m.