Plus d’informations sur Miscanthus lutarioriparius, la canne géante
Miscanthus lutarioriparius alias Triarrhena lutarioriparia, est la canne géante, ou roseau chinois. C’est une graminée mais qui a un port de bambou. Petits jardins s’abstenir !
Miscanthus lutarioriparius, à la fois herbe et bambou
Le roseau géant de Chine forme des tiges droite, assez fine (pas plus de 2 à 3 cm à leur base, malgré leur hauteur), et qui se dégarnissent vite de la base en saison, pour découvrir des chaumes allant du blond au brun pâle, selon l’exposition de la plante durant la saison. Le feuillage demeure (sec) sur la partie supérieure des tiges, qui peuvent se ramifier un peu. Le tout est très décoratif. Cerise sur le gâteau, la plante est parfaitement résistante au froid.
Sur la photo principale, la canne est accompagnée à son pied d’un gingembre de jardin (Hedychium gardnerianum).
Triarrhena lutarioriparia, le roseau XXL
Le roseau géant de Chine forme des tiges qui n’ont rien à envier à celles des bambous puisqu’elles atteignent de 3 à 7 m selon les conditions. La plupart du temps, ce roseau géant de Chine fait 5 mètres. Excusez du peu ! Un sol riche et très humide est indispensable à ce développement. En sol plutôt sec, comme les bambous du genre Phyllostachys, c’est une plante traçante, qui part en quête qu’une meilleure source d’eau et qu’il faut donc contenir avec une barrière anti-rhizomes. Contrairement à d’autres graminées géantes qui ne rendent pas bien en pot, celle-ci convient très bien à une culture en conteneur, où elle sera moins haute mais formera quand même ses jolies tiges. Attention toutefois, le volume du conteneur sera vite remplacé par les rhizomes et les parois du contenant vont se bomber;
C’est une plante endémique du centre de la Chine (Hubei et Hunen) et plus particulièrement des rives du Yangzi Jiang (fleuve Yang Tsé, si vous préférez). Là, on l’appelle nan di (南荻). Elle occupe un type de milieu qui rappelle nos roseaux. Son port si effilé, comme un roseau, fait que certains lui prêtent le nom de Triarrhena lutarioriparia, pour bien marquer sa différence.
A table avec le roseau géant de Chine
À Canton, où on ne trouve pas cette plante, un proverbe populaire dit qu’on mange tout ce qui a quatre pattes sauf les tables, tout ce qui vole sauf les avions et tout ce qui nage sauf les bateaux. Hé bien le long du Yangzi Jiang, c’est un peu pareil puisqu’on mange aussi le roseau géant de Chine. Les jeunes pousses de Miscanthus lutarioriparius, au printemps, sont cueillies lorsqu’elles sont tendres et cassantes, minutieusement épluchées et cuites, soit à la façon des asperges, soit conservées en saumure. Le tout a un peu le goût et la texture des pousses de bambou, en plus frais. On en consomme ainsi 5 000 tonnes par an dans la région du lac Dongting. Les tiges sont aussi utilisées pour fabriquer des flotteurs de pêche, selon un savant découpage. Et on l’emploie aussi pour fabriquer du papier. Mais tout cela nous éloigne du jardin. C’est juste pour vous montrer qu’on a potassé notre sujet.
Note botanique : Miscanthus lutarioriparius est considéré par les botanistes américains comme une forme de Miscanthus sacchariflorus (sous la forme d’une sous-espèce, subsp. lutarioriparius). Miscanthus lutarioriparius se distingue de Miscanthus sacchariflorus par plusieurs paramètres, dont une production de biomasse supérieure de 30 % par rapport à cette dernière (soit presque un tiers d’énergie en plus) ce qui fait de cette plante une culture qui a de l’avenir. C’est une plante qui se ressème timidement et qui de ce fait a peu de potentiel invasif. On évitera toutefois, par mesure de précaution, de planter cette canne géante en limite de milieu naturel humide.
Attention : la plante est susceptible d’être retaillée à la dimension du carton avant expédition car nous n’envoyons pas des plantes de 5 m de haut !
Comment cultiver Miscanthus lutarioriparius, le roseau géant de Chine
Taille adulte : de 3 à 7 m, 5 m le plus souvent. Peut s’étaler sur plusieurs mètres de large.
Exposition : soleil, n’aime pas la mi-ombre et encore moins l’ombre.
Sol : frais, riche.
Plantation : toute l’année.
Adore… les milieux un peu marécageux, les fossés, les lieux où des eaux chargées arrivent. Comme tous les Miscanthus, en fait.
Déteste… les milieux secs et pauvres, où il mène une vie misérable.
Le truc pour le réussir : installez-le à distance de canalisations (surtout les fosses septiques), par exemple autour d’une mare dont il colonisera les marges sans entrer dans l’eau.
Espacement : 1,50 m.