Ficus tikoua, le figuier rampant, est un petit figuier rampant, originaire d’Asie. Une plante feuillage pour la mi-ombre et climat doux, mais dont la résistance au froid n’est pas encore complètement connue.
Ficus tikoua, le figuier qui fait tapis vert
Commençons par ses feuilles, vert olive, ovales et à la texture épaisse (comme tout figuier). Elles sont portées par des tiges rampantes qui s’enracinent aux nœuds, en terre fraîche. Ce petit figuier ne dépasse pas 40 cm de haut et souvent, il se limite à 20 cm. En revanche, il s’étale assez en longueur par ses tiges assez vigoureuses, puisque nous avons déjà pu observer des carpettes larges de 3 m, comme un couvre-sol de soleil. Il se taille admirablement bien, au sécateur, au taille-haie ou à la débroussailleuse, pour les brutaux radicaux des jardiniers. Il n’est pas envahissant car l’ombre, il s’aventure peu.
La figue au ras des pâquerettes
Ce drôle de nom d’espèce, ti koua, vient tout simplement de son nom en chinois, di guo (ou digua, 地果), les baies de terre, ce qui fait référence à ses fruits au ras du sol. Ses figues sont comestibles mais cela n’a rien à voir avec les figuiers à fruits, car ce sont de petits fruits et ils ne se forment pas facilement. La plante est dioïque : il faut un mâle et une femelle, avec le bon pollinisateur. On ne risque donc pas de croiser ses fruits sous nos latitudes.
Résistance au froid de Ficus tikoua
Ce figuier rampant résiste jusqu’à -9°C environ, avec un bon paillis de feuilles mortes en hiver. Il perd ses feuilles aux alentours de -5°C mais la souche résiste davantage. Comme d’autres plantes qui s’étalent, il suffit qu’un petit morceau de tige soit resté à l’abri sous une pierre ou un muret pour qu’il se reconstitue après un hiver plus rigoureux que la norme. Plus que le froid, c’est le vent sec qui lui fait du mal en hiver. Pour nous, dans une région aux étés secs, le principal danger est la soif estivale. Plante de montagne, Ficus tikoua a besoin d’une fraîcheur estivale, au moins en profondeur (20 cm sous la surface du sol).
Ficus tikoua, le nouveau… qui était là depuis un moment
On le connaît en culture depuis plus de 30 ans mais il ne quittait pas les rares jardins botaniques où on le gardait en serre. Ce figuier étonnant fut introduit en culture en Occident par le célèbre plantsman (amateur de plantes) Roy Lancaster, depuis la Chine et plus précisément les monts Cangshan dans le Yunnan. Cette origine, assez en altitude, offre une meilleure résistance au froid que les formes plus tropicales de ce figuier. C’est un figuier de région tempéré dont la reproduction est complexe, mâles et femelles étant séparés.
Note botanique : l’ancienne graphie le fait appeler Ficus ti-kova, où le « u » était noté « v », comme dans Evonymus (le fusain).
Comment cultiver Ficus tikoua, le figuier rampant
Taille adulte 40 cm de hauteur au grand maximum, mais peut s’étaler sur plus de 1 m de large.
Exposition Soleil ou mi-ombre. Il supporte le soleil cuisant s’il est bien arrosé en été.
Sol S’accommode de tout sol, même un peu calcaire. Il ne déteste pas les terres grasses.
Plantation Mars à septembre
Adore… Les arrosages en été. C’est un vrai soiffard et on le perd plus facilement en été par la soif qu’en hiver par le froid (dans notre expérience).
Déteste… Pas grand-chose, à part le manque d’arrosage. C’est un figuier particulièrement facile à faire pousser. Il peut aussi se cultiver en plante d’intérieur, dans un emplacement frais, comme un bow-window pas trop chauffé, une loggia fraîche, etc.
Le truc pour le réussir Enterrez la base des tiges sous 2 à 3 cm de terre fine pour le forcer à se marcotter et s’enraciner au maximum. En automne, couvrez une partie de la souche avec des feuilles mortes, au cas où.
Espacement 60 cm.