Artemisia annua, l’armoise annuelle, est une petite herbe aromatique qui ne vit qu’un an, comme on nom l’indique. On la surnomme armoise chinoise.
Artemisia annua, une armoise de saison
Comme elle doit en porter, de grandes choses, sur ses fines feuilles, cette armoise ! L’armoise annuelle n’est pas une petite plante. Elle peut atteindre 1,50 m dans l’année, dans de bonnes conditions. Son odeur, douce et sucrée, se reconnaît facilement. Elle est proche, d’allure et de parfum, de l’armoise africaine, une plante que nous adorons au jardin. Artemisia annua est plus verte qu’Artemisia afra. Le revers de ses feuilles est vert alors qu’il est argenté chez Artemisia afra. Surtout, Artemisia annua ne vit qu’une saison, naissant chez nous en mars pour finir son cycle en novembre. Elle forme alors une nuée de graines et se ressème sans problème.
Petite armoise, grande réputation pour Artemisia annua
Artemisia annua contient de l’artémisine, un composé complexe connu pour son action contre le paludisme (la malaria). Ce n’est pas une demi-réputation. Tu Youyou, une chercheuse chinoise, a reçu en 2015 le prix Nobel de médecine pour cette découverte. Qu’elle a réalisée, avec son équipe, en 1972. Il a fallu 43 ans pour que la communauté scientifique internationale entérine la portée de ses travaux. Elle fut la première femme Chinoise à recevoir un prix Nobel.
Artemisia annua au jardin
Que ce soit en pot ou en pleine terre, l’armoise annuelle est une plante vraiment facile à faire pousser. Un peu d’eau afin que le sol ne soit pas trop sec, de la lumière (au soleil) et une terre riche et voilà la plante qui finit par former une sorte de petit buisson. Nous adorons cajoler ses feuilles au passage. Son feuillage fin est décoratif. Il sèche en fin de saison, lorsque la plante dépérit. Rappelons qu’elle ne revient pas l’année d’après sur le même pied, mais se ressème. Comme le basilic.
Une réputation virale pour l’armoise annuelle
L’armoise annuelle vient de Chine où elle a une réputation de très longue date (huang hua hao, 黄花蒿). Mais elle se rencontre naturellement dans une aire plus large en Asie Centrale, en Afrique du Nord et en Europe de l’Est. Elle est présente sur tous les continents, car elle a été introduite dans pas mal de pays. Y compris jusqu’à Madagascar.
Ah, Madagascar, l’île-continent où Artemisia annua a acquis une réputation mondiale. Avant les années 1990, la plante y était inconnue. C’est qu’on y a vanté la limonade à l’armoise annuelle sous le nom de CVO Tambavy. Même le président malgache Andry Rajoelina y est allé de sa propre mise en scène, pour vanter cette limonade à l’armoise contre le sars-cov-2 (le coronavirus, vous savez, une maladie dont on commence à parler). D’efficacité contre les virus, il n’a jamais été trop question pour les armoises et Artemisia annua en particulier. D’ailleurs, pour ce qui est de a médication à base d’armoise, comme pour toute plante aromatique, nous laissons les spécialistes se prononcer… En attendant, des associations se battent pour la réhabilitation de cette plante.
La page Wikipédia en français consacrée à cette plante semble constituer un champ de bataille entre pro-armoise et pro-OMS : https://fr.wikipedia.org/wiki/Armoise_annuelle
Vous pourrez aussi trouver un article très complet sur Artemisia annua, par une confrère belge.
Pour la petite histoire
Le botaniste des villes note que dans Paris, on la trouvait surtout dans le 13ème arrondissement, où réside une importante communauté de personnes de diverses origines asiatiques. Mais il ne semble pas qu’il y a un rapport entre les deux, car le 13ème arrondissement de la capitale est aussi un lieu où abondent les terrains qui lui sont favorables.
Comment cultiver Artemisia annua, l’armoise annuelle
Taille adulte : jusqu’à 1,50 m. certain sujets exceptionnels peuvent dépasser ce gabarit.
Exposition : soleil
Sol : léger, pas trop sec
Plantation : uniquement à partir d’avril et jusqu’en été.
Adore… les arrosages fréquents et un petit coup d’engrais.
Déteste… l’ombre. Ce n’est vraiment pas fait pour elle.
Le truc pour la réussir : apportez du compost la terre de plantation. Si la plante a envie de fleurir trop tôt (en juillet), vous pouvez la couper sévèrement afin de remettre les pendules à zéro, comme pour le basilic. Mais cela ne marche plus lorsqu’arrive septembre et il faut laisser la plante fleurir à ce moment-là, car ses jours sont comptés.
Espacement : 50 cm.
