Aloe polyphylla, l’aloé en spirale, est une des plus belles plantes succulentes avec ses feuilles arrangées en spirale.

Elles tournent, elles tournent, les feuilles d’Aloe polyphylla

Cet aloe ne forme pas de tige mais des feuilles courtes, arrangées en une large rosette. Il y a généralement 5 rangées de feuilles. Elles se forment de façon imbriquée et tournante si bien que vue de dessus, la plante forme un tourbillon à 5 spirales, comme certaines galaxies. Les feuilles tournent le plus souvent dans le sens des aiguilles d’une montre (dextrogyre) mais les feuilles peuvent aussi suivre un mouvement anti-horaire (qu’on appelle lévogyre, donc).

Les feuilles d’Aloe polyphylla sont aussi assez faciles à reconnaître, d’un vert clair avec une marge translucide.

Pas de tronc et taille L pour aloe polyphylla

Cet aloe forme une rosette pouvant devenir vraiment grosse : nous en avons vu de près de 50 cm de diamètre, mais la plante se limite souvent à 40 cm. Avec l’âge, quelques rejets se forment, surtout chez les plantes cultivées.

Cette plante costaude forme une inflorescence étonnante car plutôt petite. Il s’agit d’un axe massif mais trapu, coiffé de fleurs qui ne sont pas sans rappeler quelques kniphofias. Les fleurs sont de couleur orange saumon, mais exigent une forte chaleur pour se développer complètement.

Résistance au froid d’Aloe polyphylla

La chaleur, parlons-en. Cet aloe n’est pas un aloe comme les autres car il n’aime pas trop les très fortes chaleurs du sud. Il aime bien les climats frais comme en bord de mer. Au sud de la Loire, mieux vaut le planter à la mi-ombre. Évidemment, il résiste bien au froid, jusqu’à – 8 °C environ. Il n’a pas besoin d’être super au sec en hiver et supporte un peu de neige. Sa patrie d’origine se trouve dans les montagnes du Lesotho, où il se fait maintenant fort rare.

Aloe polyphylla, espèce protégée

Cette plante fait l’objet de deux mesures de protection, localement en Afrique du Sud et au niveau international, par son inscription à la Convention de Washington. Aucun risque de penser que nos plants contribuent au pillage de la nature : ils sont issus de plants multipliés in vitro, comme Yucca linearifolia ou Agave albopilosa. Cette méthode donne des plants moins, chers, plus vigoureux, et sans léser les populations sauvages : que demander de mieux ? Si : qu’elles soit appliquée d’office à toute plante nouvellement décrite et qui serait fort rare, pour occuper court à tout risque de pillage dans la nature. Et ça donnerait du boulot aux pépiniéristes, aussi…

Aloe polyphylla, pas pour tout le monde

Cette plante d’exception demande un peu d’attention et surtout, de compréhension de la part des jardiniers. Ce n’est pas la peine de vous intéresser à cette plante si vous lorgnez uniquement sur une icône et que vous n’êtes pas prêt à affronter la réalité du vivant. On pourrait dire la même chose des animaux domestiques. Le chaton et le chiot, ça fait ses besoins et cela demande des soins. Aloe polyphylla, c’est pareil. De la patience, d’abord. Le port en spirale exige plusieurs années avant de se former. Et cela dépend du sujet, qui se décide plus ou moins vite. Autre point : Aloe polyphylla n’est pas une plante en plastique. Donc les feuilles vieillissent et meurent, formant une couche de feuilles mortes à la base de la rosette. Pour un chaton qui ne fait pas ses besoins ou un Aloe polyphylla qui n’a pas de défaut, prenez du plastique.