Agave ‘Magnifica’ est un agave ayant fait grand bruit par son graphisme étonnant. C’est vraisemblablement un clone d’Agave chiapensis, l’agave du Chiapas.
Gris et vert pour l’agave ‘Magnifica’
Découvert dans l’Oaxaca, cet agave forme des colonies s’étendant sur plusieurs mètres de largeur. Les rosettes mesurent jusqu’à 1 m de large (mais un peu moins lorsqu’elles sont en famille, serrées). Les feuilles sont allongées-arrondies, pourvues d’une solide pointe terminale. Une pointe ? Que disons-nous, un dard ! En revanche, les dents latérales sont peu développées, elles aussi de couleur noire. Le feuillage de cet agave est vraiment splendide, car d’un gris-vert sombre sur le dessus, et d’un blanc argenté au revers. Les feuilles laissent une trace verte dans cette couche blanche, comme un motif.
Alors, espèce nouvelle ou Agave chiapensis ‘Magnifica’ ?
Cet agave ressemble fortement à Agave chiapensis, l’agave du Chiapas, dont certains populations montrent ce motif argenté, quoique de façon moins marquée. L’inflorescence de la forme type d’Agave chiapensis est aussi moins massive. Mais à part ces détails (qui ne conduiraient pas un botaniste d’aujourd’hui à en faire une espèce distincte), Agave ‘Magnifica’ et Agave chiapensis se ressemblent comme deux tortillas.
Les deux ont d’ailleurs le même type d’habitat : des terrasses rocheuses comportant des failles ou formant comme des cuvettes. A moins que la floraison d’agave ‘Magnifica’ soit vraiment différente d’Agave chiapensis, Palmiers et Compagnie vous parie un coup à boire que cet agave, promis comme une espèce nouvelle, ne sera au mieux qu’une forme, sous-espèce ou variété botanique. Soit autant de rang inférieurs à l’espèce, qui sont assez proches mais qui peuvent avoir une importance patrimoniale (pour protéger un endroit, mieux vaut une sous-espèce endémique qu’une simple forme).
Résistance au froid d’Agave ‘Magnifica’
Bien que l’on ne sache rien, on peut beaucoup dire (c’est le principe de notre époque contemporaine, après tout). L’habitat d’agave ‘Magnifica’, couplé au fait qu’il ne s’agit dans doute à notre avis que d’une forme d’Agave chiapensis, penche pour une rusticité limitée, de l’ordre de – 6°C/- 7°C environ. A ce tarif, il faudra que le substrat soit impeccablement drainé. Nos sujets n’ont pas souffert à – 5°C mais ils étaient aussi arides qu’un relevé de la mutualité agricole (on ne parle même pas d’esthétique). Laisser ces agaves avoir un peu soif en hiver ne nuit d’ailleurs pas à leur esthétique, car la couche blanche au revers des feuilles est plus visible encore.