L’Agave gentryi, communément appelé agave de Gentry, est une plante succulente robuste, assez facile à repérer. C’est une très bonne plante pour les jardins secs, et qui pousse lentement.
Agave gentryi, l’indestructible, ou presque !
L’agave de Gentry forme une rosette très graphique, car composée d’un assez petit nombre de feuilles (une cinquantaine tout de même à maturité), comparée à d’autres espèces qui peuvent en compter des centaines. Cette plante est d’un vert vif à gris vert mais jamais pas bleue, ce qui fait qu’au premier abord, elle pourrait faire penser à Agave montana. Mais la forme se rapprocherait plutôt d’Agave ovatifolia, qui lui est bien bleu. La rosette de feuilles est symétrique.
Les feuilles ont une forme de lance , comme beaucoup d’agaves, mais plutôt larges de la base et un peu plus trapues (comme Agave ovatifolia). Elles peuvent présenter des côtes sur la face extérieure (celle qui regarde vers le sol), renforçant l’impression de force qui se dégage de la plante. La face interne de la feuille, tournée vers le cœur, garde l’empreinte des feuilles plus jeunes. Les feuilles sont terminées par une épine moins féroce qu’Agave montana, qui est un vrai pic ! (Que disons-nous, c’est un cap ! Une péninsule !)
L’agave de Gentryi, un monument
La rosette d’Agave gentryi peut atteindre 1,3 m de diamètre à maturité. La plante ne rejette pas, ou très rarement, comme Agave ovatifolia et Agave montana. A maturité, l’agave de Gentryi se transforme littéralement en « agavozilla ». Le cœur émet un mat massif, couvert d’écailles énormes (on ne voit pas la tige au début). Lorsque le tout atteint environ 3 à 4 m, l’extrémité gonfle et laisse surgir une inflorescence faisant penser à un pin taillé en nuages (vous savez, la fameuse taille niwaki). Les boutons floraux sont rouge à orangé mais les fleurs sont jaunes. Le feuillage de la rosette a tendance à se colorer d’orange, les feuilles de la base restant verte. Le tout vaut largement les plantes mythiques (et difficilement cultivables) comme la titanka (Puya raimondii).
Agave gentryi a été dédié à Howard Scott Gentry, pape des agaves et qui appelait cette plante Agave macroculmis. Pour la petite histoire, c’est d’abord Agave gentryi qui a été nommé (en 1990), et Agave montana 6 ans plus tard. Les deux plantes diffèrent par des détails (dents du bord des feuilles, profil de la feuille, teinte, fleurs…) mais mises cote à côte, on ne peut pas les confondre. Il fallait bien qu’à un monument de la botanique qu’était Gentry, on dédie une plante monumentale.
Rusticité d’Agave gentryi
À l’état sauvage, l’agave de Gentry se rencontre dans les régions montagneuses du nord-est du Mexique. Plus exactement, Agave gentryi est domicilié dans la chaîne de la Sierra Madre Orientale (états de Nuevo León, Tamaulipas et San Luis Potosí), à des altitudes comprises entre 1 500 et 3 000 mètres.
À cette hauteur-là, croyez-nous, ça caille en hiver ! La plante est habituée à la neige et aux froids continus. Le sol n’y est évidemment pas pour rien puisqu’Agave gentryi prospère dans les sols rocailleux, et même des falaises ou roches abruptes. En bonne situation, Agavce gentryi a montré une résistance sans problème jusqu’à – 10 °C et probablement en dessous. Agave montana, très proche, résiste en effet jusqu’à – 14 °C…
Comment cultiver Agave gentryi (anciennement Agave macroculmis)
Taille adulte : 1,2 m de large, parfois un peu plus, mais davantage en hauteur.
Exposition :dans l’idéal, la mi-ombre (au sud de la Loire) lui va bien. Plein soleil au nord. Il lui faut toujours un minimum de soleil en journée. S’accommode bien de la proximité des grands conifères comme les cèdres et les pins si la lumière est tamisée.
Sol : plutôt caillouteux, bien drainé.
Plantation : dans l’idéal là aussi, à envisager de mars à septembre, pour les régions où cette plante n’est pas complètement rustique. Sa plantation est bien sûr possible toute l’année en pot (mais à protéger du gel entre novembre et mars, car les racines n’ont pas la rusticité des parties aériennes).
Adore… les sols plutôt ingrats, pas forcément très riche. de toute façon, c’est un agave qui pousse lentement.
Déteste… la végétation exubérante qui l’étouffe. cet agave aime bien la solitude, les emplacements dégagés (même s’il y a de grands arbres au-dessus).
Le truc pour le réussir : choisissez un endroit favorable (évidemment !), sur un talus si les hivers sont pluvieux chez vous (où ne le sont-ils pas en Europe ?). Mettez un peu d’engrais à libération lente au fond du trou de plantation, qu’il faut prévoir large. Côté engrais, une cuillère à soupe de corne broyée suffira.
Espacement : 2 m.