Trichosanthes kirilowii, le concombre japonais, est une curieuse petite liane, formant une racine énorme et des fleurs délicates.
Trichosanthes kirilowii – concombre japonais
La première fois que nous avons vu cette plante, c’est au château de Valmer (vallée de la Loire), qui fut pendant un temps le siège d’une célèbre collection de cucurbitacées et où Trichosanthes kirilowii couvrait un mur entier. Il n’y a jamais été inquiété par le froid. Son feuillage crénelé et luisant, particulièrement décoratif même en plein soleil, ne manque pas d’étonner. Sa floraison, des plus délicates, est emblématique avec ses pétales délicatement frangés. Cela ne s’obtient toutefois que si la plante a suffisamment d’humidité. Au sec, elle pousse et forme des boutons mais ceux-ci ne s’ouvrent pas.
La fleur est spectaculaire vue de près mais ne dépasse pas 3 cm de diamètre : attention à ne pas vous faire mystifier par ce que l’on peut voir sur le net…Pieds mâles et pieds femelles sont séparés et vous ne verrez donc pas de fruit avec nos plants, à moins d’organiser le mariage avec une autre souche (nos plants sont parfois propagés de bouture).
Un joli couvert, la fleur en plus
Trichosanthes kirilowii atteint jusqu’ à 2 m de haut et autant de large, voire plus. Cette petite liane couvre son support d’un tapis de feuilles qui ne laissent pas deviner ce qui se cache dessous. Les fleurs apparaissent à partir du mois de juillet, mais peuvent être un peu cachées sous le feuillage. A l’automne, la plante entre en repos même s’il ne gèle pas, et n’en ressort qu’à la fin du mois de mars. Mariez-la à un aster grimpant qui prendra le relais à l’arrivée de l’automne.
Le concombre japonais, pas japonais et pas pour la cuisine
Malgré son nom de japonais, Trichosanthes kirilowii est surtout chinois et même un peu plus puisqu’on le rencontre en Corée, à Taïwan et bien sûr, au Japon. Il est amer comme un rappel de cotisations et vous ne risquez pas de le mettre dans votre assiette. Ce qui serait de toute façon hasardeux car comme nombre de courges, la plante est bourrée de substances actives, notamment la trichosanthine, une substance qu’on a pensé pouvoir utiliser dans la lutte contre le sida et le cancer à cause de sa capacité à empêcher la synthèse des protéines par l’organisme. Une promesse à ce jour non tenue par sa toxicité.
La médecine chinoise emploie aussi cette plante, sous ses trois formes (feuilles, racines et fruits). C’est aussi une plante abortive mais qui a la particularité de causer beaucoup de malformations aux fœtus qu’elle ne tue pas. Hein qu’on se dira que finalement, on en fera une plante strictement ornementale, avec tout ça ?
Comment cultiver Trichosanthes kirilowii, le concombre japonais
Taille adulte : jusqu’à 2 m de haut et de large, voire bien plus, soit 5 m² et jusqu’à 10 m².
Exposition : comme une clématite, les pieds au frais (ou à l’ombre, au moins) et la tête au soleil. Supporte le soleil cuisant de l’été (chez nous, on peut même dire qu’il supporte l’exposition à Thermostat 7)
Sol : profond et humifère, se moque du calcaire.
Plantation de mars à juin dans l’idéal. Possible toute l’année en pot.
Adore… le voisinage du compost et les pieds de haies farcies de tontes de gazon en décomposition, un peu comme la bryone. Mais a surtout besoin d’un support comme une clôture.
Déteste… les sols superficiels car sa racine encombrante, de près d’un demi-mètre de longueur et large comme un bras, a besoin de place pour se former.
Le truc pour le réussir : installez la plante dans un trou rempli de compost mûr et placez un tuteur dès le départ en direction du support à couvrir. Arrosez les premières années et en cas de sécheresse prolongée, pour ne pas que la plante flétrisse.
Espacement 2 m.