Opuntia cochenillifera, le nopal à cochenille, est un cactus comestible. Il est aussi connu sous le nom de Nopalea cochenillifera, son nom ancien et comme chamacuero ou encore tuna españa, des noms communs ambigus.

De la raquette sans grands piquants avec Opuntia cochenillifera

De loin, on pourrait prendre Opuntia cochenillifera pour un figuier de Barbarie. Mais les deux sont bien différents car Opuntia cochenillifera a des raquettes d’un vert vif et brillant, alors que le figuier de Barbarie est toujours bleuté ou gris et surtout, mat. Les raquettes d’Opuntia cochenillifera sont aussi plus minces que celles d’Opuntia ficus-indica.

Elles sont dépourvues d’épines, ne portant que de courts glochides, des poils un peu piquants si on manipule les raquettes à maturité et à mains nues. Le clone qui vous est proposé ici n’est pas bien dangereux car les glochides sont très courts. De plus, la raquette se récoltant jeune, ils ne posent pas de problème.

Opuntia cochenillifera, por la cocina !

C’est surtout en cuisine que nous voyons un potentiel chez Opuntia cochenillifera. Les jeunes raquettes sont récoltées lorsqu’elles sont encore tendres (on peut les courber). On élimine les jeunes glochides en les raclant à la lame (ça prend 10 secondes par raquette) puis ont les débite ne lanière pour obtenir comme des haricots verts. Mais de section carrée !

Côté nutritionnel, Opuntia cochenillifera présente un réel intérêt avec sa teneur en vitamines C, ses propriétés de régulation de la glycémie et sa teneur en sels minéraux non sodiques (sans excès de sodium). Certains le voient comme un alicament.

Un opuntia à part, façon Nopalea

Dans le mondes des Opuntia, Opuntia cochenillifera est vraiment à part. D’abord, ses fleurs (rares chez nous, sinon inexistantes) forment un tube rouge. C’est l’un des rares opuntia pollinisés par les colibris. C’est pour cela qu’on la longtemps classé dans un genre à part, le genre Nopalea, mais qui ne se justifie pas dans la classification des oponces. Ensuite, il a longtemps servi de culture-hôte pour une cochenille, heureusement absente du nord de l’Europe, la cochenille carmin (Dactylopius). C’est cette bestioles piqueuse qui donnait le colorant carmin (acide carminique, E120), maintenant produit de façon industrielle par la chimie. La plante est cultivée sur une petite région au Mexique (l’Altiplano), tout au centre du pays.

Culture d’Opuntia cochenillifera

Cultiver cette plante ? « Simple. Basique.» comme dirait Orelsan, le rappeur officiel des bobos. (Tiens, ce rappeur, d’ailleurs, c’est comme une ronce. Ça a l’air sauvageon, ça passe son temps à essayer de vous attraper avec ses épines mais en fait, ça vit à vos crochets.) Mais revenons à Opuntia cochenillifera puisqu’on vous dit qu’il faut nous l’acheter. Et pour l’entretenir, c’est simple : plein soleil surtout en hiver car en été, la plante ne déteste pas la mi-ombre, et des arrosages réguliers. Ce n’est pas une oponce aussi désertique que les autres. Mais surtout, surtout, c’est une espèce frileuse. Nous l’avons testée jusqu’à – 5 °C bien au sec, mais en extérieur, nous ne la tenterions pas sans avoir fait une bouture de sauvegarde. Là, la plante doit affronter le froid et peut-être son pire ennemi : les escargots. Mais ça, c’est une autre histoire…

En intérieur ou dans une serre à peine hors gel, c’est une super plante. D’ailleurs, un des rares légumes que l’on peut cultiver en appartement !