La figue de Barbarie ‘Marocaine’ est une variété retrouvée dans les serres lorsque nous avons repris la pépinière. Nous lui avons donné ce nom en attendant, un jour peut-être, d’en connaître la véritable identité.
Des fruits colorés pour la figue ‘Marocaine’
Les fruits sont relativement tardifs (mi-septembre sous abri chez nous !), leur forme est en fuseau (cylindrique mais à la taille un peu plus large). Leur calibre atteint environ 120 g. Leur peau est d’abord verte puis se colore vite : elle est ensuite lavée de jaune devenant bordeaux à maturité complète. La chair a une couleur rouge-rose intense et à la saveur marquée. Nous lui trouvons un petit goût de framboise – c’est très subjectif- mais il faut cueillir les fruits à bonne maturité, très mûrs, avant qu’ils ne tombent. Une fois tombés, les fruits perdent rapidement de leur intérêt.
La coloration de la chair, chez cette variété, est liée à la présence en grande quantité de bétalaïne et plus exactement de betacyanine, cette famille de composés qui donnent sa couleur à la betterave. Heureusement, si le fruit de cette variété d’Opuntia a la couleur de la betterave, il n’en a pas le goût. Les bétacyanines sont considérées comme de bons anti-oxydants mais sont surtout valables pour leurs propriétés colorantes, stables à la chaleur et n’occasionnant aucune réaction allergique contrairement aux colorants industriels.
Opuntia ficus-indica ‘Marocaine’, une variété mystère
L’origine de cet Opuntia ficus-indica est inconnue mais cette forme ressemble beaucoup à certaines figues de barbarie d’origine marocaine. On retrouve de telles formes à Ain Jamaa et ailleurs au Maroc. Ces variétés ont une peau peu colorée et une chair de couleur vive, et qui s’avèrent intéressantes sur le plan gustatif. Les raquettes sont bien sûr comestibles. Elle se distingue aussi par la grande taille de ses raquettes, dont certaines peuvent atteindre 60 cm et bien plus. Elles sont moins longues que certaines formes spectaculaires mais plus larges. Si vous aimez la cuisine tex-mex et les nopales, alors c’est une variété qui vous ira bien, d’autant plus qu’elle produit deux générations de raquettes par an, donc deux récoltes.
Une figue de Barbarie qui tient au froid
Opuntia ficus-indica est en général résistant à des températures entre -6°C et -8°C. Mais cette variété a tenu sous abri (au sec, bien évidemment), à -16°C, en pointe. À ce prix-là, c’était bien sûr un grand sujet, à la souche lignifiée (ayant formé du bois) et qui est reparti de la base. La résistance au froid du figuier de Barbarie dépend en effet de la force de sa souche. En extérieur et sans protection, cette souche tient sans souci à-7°C, mais nous ne l’avons pas testée en dessous. Il lui faudra sans doute une situation protégée et ne pas la tenter en extérieur dans les régions froides. Reportez-vous à notre article détaillé sur la figue de Barbarie pour en savoir plus.
Production de fruits de la figue de Barbarie ‘Marocaine’
Comptez 2 à trois ans pour voir cette variété produire. D’ici là, elle devra avoir formé de grandes raquettes, plus longues que large, peu épineuses mais à ne pas empoigner à mains nues car de petites épines vous attendent… La plante est autofertile mais nous avons remarqué qu’en serre, le manque de butineurs peut limiter le nombre de fruits et leur taille.
Comment cultiver le figuier de Barbarie ‘Marocaine’
Taille adulte : plus de 3 m, mais limité en hauteur si la plante est cultivée en serre et en véranda bien sûr.
Exposition : plein soleil. Certains l’aiment chaud mais lui, encore plus.
Sol : drainé, voire sableux, mais pas trop pauvre non plus.
Plantation : mai à août pour une installation en pleine terre. Toute l’année en région non gélive.
Adore… les arrosages en cours d’été qui augmentent sa productivité.
Déteste… les tailles sévères, qui l’empêchent de fleurir pendant un an ou deux. Déteste aussi les coups de froid lorsque la plante est gorgée d’eau. Elle a alors tendance à perdre des rameaux, spontanément.
Le truc pour le réussir : installez ce figuier de Barbarie dans un large pot (genre caisse en bois, où il rend bien) et laissez le pousser à sa guise, en rentrant le pot dès que les gelées menacent. En pleine terre, installez-le sur un talus et arrosez en été; dans tous les cas, surveillez les escargots qui aiment ronger l’épiderme au printemps (c’est notre principal ennemi).
Espacement : 2 m