Erythrina zeyheri est une érythrine vivace aux superbes épis rouges sur un feuillage luxuriant. Une belle espèce, mais qui demande de la patience.
Erythrina zeyheri, une érythrine rustique qui montre la couleur
À la différence des autres érythrines, Erythrina zeyheri ne forme jamais de tronc. La plante pousse à partir d’une racine charnue chaque année. Elle forme d’abord de grosses feuilles rappelant un haricot légèrement épineux (vraiment rien de méchant). En été, le tout se coiffe d’épis de fleurs écarlates, que vous ne pourrez pas manquer. À l’automne, bien avant les gelées, le feuillage flétrit, jaunit et la plante entre en repos, si bien que rien ne dépasse au-dessus du sol de novembre à fin avril.
C’est une érythrine bien rustique puisqu’elle tient jusqu’à – 12 °C, et même à moins que cela moyennant une couche de feuilles mortes sur le sol.
Loin est la racine chez Erythrina zeyheri
Cette érythrine forme une racine profonde, si profonde et coriace qu’en afrikaner, elle s’appelle « ploegbreker », littéralement « casse soc » (pas « cassos », s’il vous plaît), la plante qui casse la charrue. En français, on a des équivalents comme « arrête-bœuf ».
L’enracinement profond d’Erythrina zeyheri lui donne une assez bonne résistance à la sécheresse estivale, une fois installée, et là où il y a de l’humidité très en profondeur.
Réussir Erythrina zeyheri : une histoire d’emplacement
Cette érythrine est réputée capricieuse. En fait, elle réclame simplement un sol profond, souple, comme une terre sablonneuse. En contrepartie, Erythrina zeyheri ne déteste pas un sol restant toujours humide en hiver, tant qu’il n’est pas asphyxiant non plus. Elle réclame le plein soleil (surtout au nord de la Loire) et une terre plutôt riche. La planter sur un talus caillouteux, en compagnie de cactus, n’est pas une bonne idée.
En pot, c’est une plante vraiment très facile. Choisissez un pot bien plus haut que large et arrosez vraiment souvent (comme un laurier-rose ou un agrume).
Attention : dans tous les cas, Erythrina zeyheri déteste être transplantée. Là où vous la planterez, c’est pour toujours.
En parlant d’érythrines…
On a récemment parlé du changement de nom pour une érythrine (pas rustique), dont le nom d’espèce était considéré (à raison) comme une insulte au peuple sud-africain. Erythina caffra faisait allusion aux Caffres, dénomination insultante pour les Africains noirs d’Afrique du Sud (à la Réunion, ce terme n’est pas considéré comme offensant mais ce n’est pas la question). Erythrina caffra devient donc Erythrina affra (érythrine africaine). Voilà, il s’agit juste d’une petite correction qui efface un microscopique stigmate de siècles de racisme. « Ah mais non, voilà que le wokisme s’empare de la botanique ! ». Sans « C », ouille ouille ouille la vie ! Erythrina zeyheri, dédié à Karl Ludwig Philipp Zeyher (botaniste) n’est pas concernée par cette affaire si terrible pour les âmes menacées par le nom des plantes…