Dryopteris lepidopoda est une fougère de cuivre, moins connue que Dryopteris erythrosora, la fougère de cuivre la plus connue.
Dryopteris lepidopoda, de cuivre et de vert
Cette fougère a deux visages, selon la saison. Au printemps, elle déploie de jolies frondes d’un lumineux orange clair, presque saumon, assez droites. L’été venant, cette rosette se déploie et son teint, très progressivement, prend un éclat vert, qu’elle gardera toute l’année. Avant que l’année suivante, de nouvelles frondes cuivrées ne surgissent au cœur de la rosette et chassent les précédentes. Ainsi va la vie des frondes, qui toujours sont évincées par plus brillantes et plus jeunes que soi. Jeunesse frondeuse, vieillesse frondeuse. Mais voilà que nous nous égarons.
L’ombre sèche, l’atout de Dryopteris lepidopoda
Cette fougère aux tons lumineux est parfaite pour donner de l’allure à un sous-bois un peu sec. Cette espèce peut prendre un peu de soleil, mais pas plus de 2 à 3 heures chaque jour et encore, pas à partir de midi en été. C’est une fougère du levant, pas du couchant, où les rayons sont plus brûlants que ceux du matin, alors qu’il fait encore frais. En hiver, la lumière arrivant au sol met en valeur cette végétation qui semble ne pas connaître le repos. Pour l’ombre sèche, là où règne la concurrence des racines, cette fougère est parfaite. Mais attention, pour qu’elle réussisse la mission que vous lui avez confiée, il faudra l’arroser durant les deux ou trois premiers étés, afin qu’elle prenne position face aux racines de l’ennemi.
Mariez-la, mariez-la, cette fougère
En un tapis de feuillage, avec hostas et heuchères et bien sûr d’autres fougères, cette fougère est inratable. Mais avec des hellébores et des bulbes de printemps, alors vous tenez là de quoi produire ce genre de scène qu’on voit dans les magazines.
En pot, cette fougère est aussi extra. La loggia qui ne voit jamais le soleil, la cour aveugle qui n’aperçoit l’astre du jour que comme une éclipse, ce rebord de fenêtre qui jamais ne luit, prendra une patine toute particulière avec cette fougère qui ne craint pas une certaine sécheresse de l’air. Mais attention, elle n’est pas faite pour l’intérieur. Infligez-lui -20°C en hiver si vous voulez, mais ne la rentrez jamais dedans…
Comment cultiver Dryopteris lepidopoda, la fougère de cuivre
Taille adulte : 50 cm environ en hauteur. Peut se développer sur 40 à 50 cm en largeur, un peu moins au niveau du sol (son port est évasé).
Exposition : mi-ombre dans l’idéal. Tolère l’ombre dense mais pas le plein soleil.
Sol : humifère, calcaire ou pas.
Plantation : toute l’année.
Adore… les feuilles mortes en décomposition, même les aiguilles de pin, ou le bois pourri, du genre celui qui s’émiette, avec du compost mûr. Si vous êtes en appartement, essayez les reste de thé en paillis (pas le marc de café)
Déteste… le plein soleil et sans arrosage en plein été au soleil de midi. Ça, ça vous mate une fougère en quelques heures.
Le truc pour le réussir : apportez du compost au trou de plantation si vous en avez (on a dit compost, pas terreau du commerce, qui n’est pas du compost mais de la tourbe fossile gavée à l’engrais chimique dans la plupart des cas…). Mais surtout, garnissez le pied de la fougère avec un paillis organique et arrosez la plante régulièrement, au moins la première année.
Espacement : 50 cm.