Dasylirion parryanum, le sotol de Parry, est une plante en grosse rosette bleutée, hyper graphique. Lente aussi.
Dasylirion parryanum, la rosette bleutée et graphique
Ce sotol de Parry est comme tous les autres : il forme un dôme de feuilles très allongées, comme des rubans, mais bordées de toutes petites épines pas bien méchantes. Elles sont très bleues, autant que Dasylirion wheeleri. Comme lui aussi, les feuilles se terminent par un petit pinceau. Avec le temps, vraiment très, très lentement, Dasylirion parryanum forme un tronc. C’est une plante plutôt facile de culture, en tout cas comme tout sotol. Il lui faut impérativement le plein soleil, et une terre qui ne soit pas gorgée d’eau en hiver. Sa résistance au froid est de l’ordre de – 10°C, mais très variable selon l ‘état du sol au moment où il fait froid. Les printemps qui tardent à se réchauffer sont très pénalisants pour ce dasylirion comme tous les autres.
Il est strictement mexicain (endémique du Mexique, donc). Bon, c’est vrai aussi pour la truffe du maïs (le huitlacoche), dont on connaît des amateurs.
Dasylirion parryanum se retrouve dans une aire assez limitée de ce pays, en gros, de Mexico à Aguascaliente, en passant par quelques montagnes au Nord-Est sur le chemin. Cela fait tout de même 6 h de route, mais pour un pays dont la diagonale vous infligera 50 h de voiture, cela représente peu.
Il n’y a pas le feu avec Dasylirion parryanum
Cette espèce résiste très bien aux incendies, à la façon des blackboys australiens. Son tronc court charbonne mais le pire incendie ne tue jamais la plante. Le feu fait partie des évènements naturels de son milieu d’origine. Mais une fois de temps en temps (une fois par siècle, à peu près). Pas tous les quatre matins comme depuis qu’un bipède est apparu sur Terre.
Et le problème, c’est que ce bipède aime la bibine. L’alcool, et la mode, c’est un alcool nommé « sotol » et que l’on fabrique à partir des sotols, plantes du genre Dasylirion, donc. Lesquels poussent bien trop lentement pour que la production soit durable, et du coup, il y a beaucoup de braconnage de ces plantes à la croissance lente.
Et qu’est-ce que ce Parry matche ?
Ce sotol de Parry a été décrit il y a un peu plus d’un siècle. Dasylirion parryanum est dédié, comme une ribambelle d’autres plantes, dont la plus connue est sans doute un agave, à Charles Christopher Parry. Ce chirurgien et botaniste (cela allait assez bien ensemble à cette époque) faisait partie de l’équipe chargée de tracer la frontière entre les États Unis d’Amérique et le Mexique, après que ces deux pays eurent mis fin à leur guerre, en 1848.
Certains botanistes lui préfèrent le nom de Dasylirion acrotrichum var. parryanum, en considérant que c’est juste une forme d’un sotol bien connu, mais cet usage tend à disparaître.