Dasylirion leiophyllum, le sotol lisse, n’a de lisse que le nom. C’est une plante très graphique et des plus faciles à cultiver.
Une boule à facettes avec Dasylirion leiophyllum
Ce sotol tout vert forme une boule de feuilles vert vif, posée au sol. Dasylirion leiophyllum ne forme en effet pas de tronc. Cette boule atteint environ 1 m de diamètre. Il porte mal son nom de sotol lisse car en bon dasylirion, le bord de ses feuilles est garni de petites épines, pas vraiment méchantes. En fait, « lisse » qualifie ici la face supérieure de la feuille, comparée à d’autres sotols, où elle est finement striée. Les botanistes ont de petits yeux, en effet.
Un dasylirion qui ne craint pas le froid
Ce sotol est un dur à cuire ou plutôt, un dur à congeler. Certaines souches ont tenu à -20 °C mais nous resterons beaucoup plus prudents, comme toujours, en tablant sur une résistance au froid de l’ordre de -12 °C à -15 °C, ce qui est déjà bien. Notez que cette résistance est plus facilement acquise sous la neige qu’à découvert. S’il fallait une espèce de Dasylirion à tenter en montagne, ce serait celle-là. En plaine et en région froide (Bassin Parisien, Grand Est surtout), il faudra planter ce dasylirion sur une butte et ne pas hésiter à lui offrir une petite couverture en hiver, comme un double voile d’hivernage. L’installer au pied d’un mur exposé en plein sud serait plus sage, voire carrément impératif. Il a beau venir de montagne, ce Dasylirion, il pousse quand même 1 500 km plus au sud que Paris. Soit la même latitude que Paris (celui du Texas, pardi !). Les Paris se suivent et ne se ressemblent pas. D’autant plus que ce Paris texan est une des capitales du racisme. Mais nous dérivons. En tout cas, la répartition naturelle de Dasylirion leiophyllum va du Nouveau-Mexique à l’état de Coahuila. (Dasylirion texanum va lui de l’Oklahoma à l’état de Coahuila, mais centré sur le Texas.)
Dasylirion texanum, Dasylirion leiophyllum, quelle différence ?
Les deux se ressemblent beaucoup. Sur le plan esthétique, Dasylirion leiophyllum forme des boules un peu plus garnies de feuilles que son cousin. Sur le plan botanique, la principale différence avec Dasylirion texanum réside dans l’orientation des épines de la marge des feuilles. Celles de Dasylirion texanum sont plutôt orientées vers le haut alors que c’est l’inverse pour Dasylirion leiophyllum. Autant dire qu’au jardin, on ne verra pas la différence, sauf pour notre partie de la clientèle qui a l’habitude de se rouler dans les dasylirions afin de sentir l’orientation des épines. Nous ne sommes pas là pour juger des mœurs d’autrui.
L’inflorescence des sujets mâles du sotol lisse est rouge, mais impossible de déterminer e sexe de la plante avant qu’elle ne soit de taille à fleurir (environ 5 à 7 ans après floraison). La plante ne meurt pas après floraison, comme pour tous les Dasylirion.
Cultiver Dasylirion leiophyllum en pot, est-ce possible ?
Tout à fait, grâce à sa résistance au froid. En région froide, rapprochez le pot d’un mur à partir de la fin octobre et jusqu’à la fin mars. Mettez-le à l’abri de la pluie. Rentrez au garage si la température descend en dessous de -8 °C, par précaution. Ne mettez jamais Dasylirion leiophyllum, à l’intérieur d’une maison chauffée car il n’est pas fait pour cela. Il attraperait facilement des cochenilles et les intérieurs chauffés n hiver rendent difficile son arrosage.