Begonia sutherlandii, le bégonia « Papaya », est un petit bégonia facile aux jolies fleurs orange et au port retombant. Un joyau pour le jardin, mais pas seulement.
De l’orange pour Begonia sutherlandii
Comme Begonia grandis, son cousin bodybuildé, Begonia sutherlandii démarre à partir d’un tubercule endormi à très faible profondeur. Ce « bégonia papaya » comme on aime à le surnommer dans le commerce, forme dès le début des feuilles au bord découpé et en forme de goutte.
(En jargon botanique, on dit « feuillage globalement elliptique lancéolé à ovale à marge serrée, apex acuminé et base cordée à tronquée » Cela décrit la forme très précisément, mais c’est moins yéyé. Les passionnés trouveront toute une littérature sur Begonia sutherlandii ici.)
La couleur des feuilles est assez claire et tous les axes (tiges, pétioles) sont teintés d’orange ou de rouge, selon la lumière. Mais ce sont ses fleurs, d’un orange vif, que l’on adore. Elles apparaissent dans le courant de l’été et ne renonceront qu’à l’automne. Pendant ce temps, les fleurs se succèdent, tant que le sol reste humide. Cette plante ne craint pas la chaleur tant qu’elle a de l’eau au pied. Lorsqu’elle se plaît, c’est une cascade de fleurs impeccablement servies par le feuillage.
Petit bégonia deviendra large, avec Begonia sutherlandii
Avec le temps, ce bégonia de Sutherland s’étend au fil de l’année. Il peut en effet faire des branches d’un mètre de long. Pas étonnant qu’on le croise chez les espèces fétiches de Patrick Blanc, grand bégoniophile devant l’éternel.
Il (le bégonia, pas Patrick Blanc !) forme des bulbilles à l’aisselle des feuilles, sur les tiges, qui donneront des plantules l’année suivante. Begonia sutherlandii s’assurera une descendance nombreuse. D’ailleurs, ce bégonia papaya est apprécié en terrarium, ce qui n’est pas toujours recommandable car il n’est pas fait pour les petits espaces confinés. Sur les balcons et dans les jardins, il est parfait.
Pensez à hiverner le pot, car comme on va le voir, ce bégonia peut souffrir de grosses gelées.
Et en hiver, Begonia sutherlandii se met sous terre
Dès que les températures fraîchissent, sans qu’il n’y ait de gel (comme pour Begonia grandis, en fait), ce bégonia se met en repos. Le tubercule est petit (une noisette) mais il y en aura plein d’autres, dispersés par les tiges. Il résiste à des gels assez importants (-6 °C à – 8°C) mais pas assez pour être considéré comme rustique partout. Il sera donc sage de conserver des bulbilles à l’abri du gel (dans le frigo, ça marche très bien, dans du sable un peu humide). Au jardin, une grosse couche de feuilles sur la souche sera impérative. De toute façon, les feuilles mortes décomposées, ce bégonia kiffe grave sa race (il s’en délecte moultement, si vous préférez).
