Aristolochia fimbriata est une aristoloche. On dirait un nom de personnage de bande dessinée (et c’est effectivement un peu ça) mais c’est avant tout un groupe de plantes venues des tropiques. Aristolochia fimbriata est un membre étonnant d’un genre botanique qui n’a que des plantes étonnantes.
Aristolochia fimbriata, de l’argent et de la gueule
Cette aristoloche à frange forme une racine épaisse, un peu comme une carotte. Certains la classent dans les plantes à caudex mais c’est juste une plante vivace à souche tubéreuse. Certaines aristoloches grimpent ou drageonnent : rien de tout cela chez Aristolochia fimbriata, qui ne forme qu’une souche unique. Ses tiges ne grimpent pas mais forment une sorte de zig-zag jusqu’à 30 cm de hauteur, parfois un peu plus. Ses feuilles arrondies sont comme brodées d’argent. Elles ont le toucher caractéristique des aristoloches, aussi poilues qu’une grenouille (c’est-à-dire totalement dépourvu de pilosité), mates et laissant échapper une discrète odeur à la fois épicée et résineuse lorsqu’on la froisse.
Une floraison délicate pour cette petite aristoloche
Et pourquoi l’aristoloche à frange aurait de la gueule ? Parce qu’elle fleurit assez volontiers. La fleur n’est pas géante : environ 3 cm de long pour 1 à 2 de large. C’est une gueule, en botanique : une corolle issue de pétales soudés en un goulot resserré à la base. La fleur est un délicat motif de jaune et de brun. Les bords de cette grande lèvre sont décorés de filaments. En botanique, on dit que la corolle est fimbriée, d’où ce nom de fimbriata.
Franchement, on serait un insecte, on se demande qui serait attiré par un truc pareil qui ressemble à une plante carnivore. Ce sont de petites mouches qui s’y aventurent, un peu leurrées par la plante qui leur promet des délices de fruits et de chair en décomposition (mais sans l’odeur, heureusement). Cela marche assez bien car l’aristoloche forme facilement des fruits, des gousses qui s’ouvrent à la façon d’un parachute renversé.
Résistance au froid de l’aristoloche à frange
La plante est parfaitement rustique. Les pieds qui vous sont proposés sont issus d’une souche qui a connu -18 °C sans protection. En sol parfaitement drainé, évidemment.
Comment cultiver Aristolochia fimbriata, l’aristoloche à frange
Taille adulte : pas plus de 50 cm de large pour 30 cm de haut.
Exposition : mi-ombre ou soleil. Ne fleurit guère à l’ombre et y reste très petite.
Sol : drainant, même calcaire ou sableux. Résiste admirablement bien à la sécheresse, mais à la mi-ombre.
Plantation : possible toute l’année.
Adore… les sols un peu profonds, où sa racine, pas encombrante, peut s’allonger jusqu’à 20 ou 30 cm de profondeur. C’est une plante qui préfère nettement les terres meubles.
Déteste… l’ombre dense, comme sous les pins, où elle n’a pas grand-chose pour se développer. Mais elle n’y périra pas. Et elle n’aime pas les amateurs de gigantisme car elle, elle donne dans le minutieux, le détail.
Le truc pour le réussir : installez la racine en démêlant la motte au minimum, dans une terre décompactée et amendée en profondeur. Arrosez les deux premiers étés pour l’aider à prendre en autonomie. En sol argileux, peut se passer d’arrosage en été. Attention : la plante est caduque et en hiver, il n’y a plus rien qui dépasse du sol. Elle se réveille vers le mois d’avril ou mai.
Espacement : 50 cm.