L’agave de Weber, Agave weberi, est un chouette agave : bleuté, sans épines sur les bords, et d’une bonne résistance au froid. Pour nous, un des agaves incontournables, mais finalement encore peu diffusé.
Agave weberi : Agave americana mais en bien mieux !
Il y a un petit air de famille lorsqu’on regarde les deux agaves mais cela s’arrête là. Car Agave weberi se distingue par le bord de ses feuilles qui est parfaitement lisse. Ni piquant, ni tranchant. Il n’y a qu’à l’extrémité des feuilles que l’on trouve une épine terminale. Les maniaques couperont la pointe des nouvelles feuilles, ce qui ne pose aucun problème à la plante (mais il ne faut pas le faire entre octobre et mars pour éviter que l’extrémité de la feuille ne s’abîme).
La feuille de l’agave de Weber est assez plate, d’un vert-grisé tournant au bleu-vert lorsque la plante est en plein soleil en été. Les dimensions d’Agave weberi sont aussi un peu plus petites que celles d’Agave americana. La rosette d’Agave weberi atteint 1,50 m de diamètre au maximum.
Rusticité d’Agave weberi
C’est l’un des points forts de cet agave : il tient étonnamment bien au froid. À – 14 °C, il est encore là, si le sol est très bien drainé. À ces températures-là, vous aurez mis un voile sur la plante depuis longtemps car le risque de brûlure sur les feuilles au dégel est très important.
Agave weberi et Agave neglecta : c’est pareil, mais différent !
L’histoire de cet agave mérite un petit détour. La plante a d’abord été importée du Mexique en 1866, d’un rejet pris dans un jardin. Elle a été importée à nouveau, multipliée et mise en culture mais personne n’a vu l’inflorescence avant longtemps. Si bien qu’en 1901, lorsqu’on l’a décrite, on ne savait rien de la fleur et donc de sa parenté avec les autres agaves. Le bord lisse de ces feuilles avait paru suffisamment singulier aux botanistes de l’époque pour en faire une espèce à part, espèce dont l’identité n’a jamais été contestée.
Nous soupçonnons qu’en France, ce sont de lointains descendants de ces plants de culture, aux bords inermes. La plante, chez certaines formes, peut avoir des dents sur le bord des feuilles, certes petites, mais bien présentes, ce que n’ont pas les plants en culture (au moins à maturité).
On lit qu’il y a eu une longue confusion avec Agave neglecta, qui y ressemble beaucoup. Et pour cause puisque pour le pape des agaves, Howard Scott Gentry, en 1980, c’est la même espèce ! (les botanistes disent : « Agave weberi J.F.Cels ex J.Poiss. = Agave neglecta Small »). Or Agave neglecta est réputé peu résistant au froid, car c’est un clone d’Agave weberi particulier. Vous aurez la suite de l’explication sur la page consacrée à un clone particulier d’Agave weberi plus bleu.
Étonnamment, Agave weberi a montré un potentiel invasif en Afrique du Sud. La plante se trouve déjà en Floride, toujours près de la mer (c’est à cette forme -là qu’on a donné le nom d’Agave neglecta). Ce potentiel n’a pas été noté en Europe mais on évitera évidemment en bord de mer de laisser la plante s’échapper et filer avec le vent, le jour où elle montera à graines. Ce n’est pas demain la veille que cet agave posera des problèmes dans la Beauce ou la Thiérache (où on ne conseille pas de la planter d’ailleurs).
Comment cultiver Agave weberi, l’agave de Weber
Taille adulte :jusqu’à 1,50 m de diamètre, avec une rosette un peu plus large que haute. En floraison, la hampe monte à plusieurs mètres.
Exposition : plein soleil.
Sol : drainant, pas si pauvre pour que la plante se développe vite.
Plantation : dans l’idéal, de mars à octobre, février à octobre en climat doux..
Adore…les arrosages en été, qui valent tous les engrais.
Déteste… les petits pots. La plante est vigoureuse et elle a vite fait le tour de son petit contenant, où elle reste bloquée.
Le truc pour le réussir :installez cet agave un peu en surplomb afin de profiter de son graphisme ou mettez-le en valeur sur une plante tapissante. Couvrez dès les températures descendent en dessous de – 7°C, par précaution.
Espacement : 2 m.