Agave americana var. franzosinii alias Agave franzosinii est un grand agave classique, de couleur grise, assez facilement repérable. On l’a beaucoup cultivé par le passé, moins de nos jours.

Agave franzosinii, le gris en version XL

Cet agave forme des rosettes de grandes dimensions, voire très grandes, puisque la plante atteint de 2 à 4,5 m de diamètre. La rosette d’Agave franzosinii possède environ une quarantaine de feuilles en forme de lance, avec une silhouette largement étalée. Ses feuilles sont recourbées, comme si la plante s’était pris un bon coup de vent et était restée figée dans cette position. La forme des feuilles en elles-mêmes n’a rien d’insolite. Elles sont un peu rétrécies à la base, un peu rugueuses sur le dessous (mais bien moins que l’agave à peau de requin !). Les feuilles d’Agave franzosinii font facilement dans les 2 m de long (pour 30 cm de large). C’est évidemment leur couleur, d’un gris teinté de bleu-vert, très clair, ainsi que le look de la plante, qui nous a décidé à mettre cette plante au catalogue.

Agave americana var. franzosinii, pas si proche de l’agave américain en fait

Il s’agit d’une espèce très distincte qui n’est pas facile à confondre avec Agave americana, mais qui lui est manifestement apparentée, bien qu’elle puisse être considérée comme une version plus grande de cette dernière, avec des feuilles grisâtres à glauques. Notre souche fait partie des plantes trouvées lors de la reprise de la pépinière. Cet agave se repère aussi assez facilement aux marques vertes qui apparaissent au revers des feuilles, dans la moitié inférieure, sur les vieilles plantes, un peu comme si la peinture laquée se détachait. Les feuilles sont armées de dents, surtout vers le milieu de la feuille. La plante produit quelques rejets. Pas comme la forme type d’Agave americana, qui est vraiment très envahissante. (Et vraiment pas intéressante à notre avis). Les rejets se forment surtout lorsque la plante est cultivée en pot, mais moins lorsqu’elle est confiée à la pleine terre.

Résistance au froid d’ Agave franzosinii

L’expérience a montré que la plante, en extérieur, ne tient pas à un gel inférieur à – 13 °C. La plante tient longtemps face au gel mais s’il se prolonge pendant plusieurs jours, le cœur finit par geler et la plante en meurt. Un gel intense mais bref (une journée maximum) abîme le bout des feuilles mais pas plus, la plante pouvant en réchapper facilement. Au sec, c’est une autre histoire, puisque notre souche a affronté l’épisode de 2012 (-16 °C) en pot et a réussi à en survivre (abîmé, évidemment).

Villa Franzosini, Lac Majeur

Au Lac Majeur, agaves et grands voyageurs

C’est de la Villa Franzosini, sur le Lac Majeur, que cet agave tire son nom. On ne connaît pas la plante dans la nature, comme beaucoup de formes d’Agave americana. La plante était cultivée dans cette villa et a attiré l’œil de botanistes contemporains, qui n’avaient pas les normes académiques d’aujourd’hui. Mais il y a une histoire intéressante (pour nous). Car Franzosini, c’est Bartolomeo Franzosini, compositeur célèbre à son époque, riche, respecté, envié. Il est complètement tombé dans l’oubli aujourd’hui. Comme une pierre coulée au fond du Lac Majeur ! Célébrité d‘une vie, anonymat aujourd’hui… Ah, les « stars » qui inondent Instagram de leur arrière-train, mais que le monde aura vite oublié. Il n’y aura pas d’Agave beyoncei ou d’Agave kardashiana. C’est injuste, hein, la postériorité ?

Aujourd’hui, Agave fransozinii revient sur le devant de la scène car sa couleur si lumineuse est appréciée. Cet agave est notamment celui qui est très remarqué au jardin du Pellinec, en Bretagne, et où il forme une masse entière juchée sur un muret.

Waterscore by Palmiers et Compagnie – valeur A (très sobre, très peu exigeant en eau)