Le rempotage d’un palmier est assez facile. Qu’il s’agisse de rempoter un palmier nain ou de changer de pot un palmier d’intérieur, il ne faut pas beaucoup de matériel, et en plus, c’est assez rapide.
Mais d’abord, pourquoi faut-il rempoter un palmier ?
Parce qu’en pot, la plante va avoir faim, inévitablement. Le palmier est une plante gourmande, dans le sens où elle consomme tous les éléments nutritifs dans le volume occupé par ses racines. Et si le pot du palmier n’est as joli, vous devrez soit le mettre dans un cache-pot, soit le rempoter pour le mettre dans un pot plus joli.
Le rempotage d’un palmier vise deux objectifs, et qui ne sont pas les mêmes, choisissez bien votre stratégie :
– faire grossir un jeune plant avant de le planter, plus tard, en pleine terre. Cela veut dire que pendant ce temps, il faudra protéger le sujet pendant l’hiver. Le rempotage du palmier permet de le faire pousser plus vite ou en tout cas, à la vitesse optimale.
– conserver un palmier en pot pour la décoration. Dans ces conditions, un palmier peut survivre en pot pendant des dizaines d’années. Le rempotage vise garder la plante en bonne santé, pas forcément à ce qu’elle pousse beaucoup plus en hauteur. C’est la technique pour garder un palmier d’intérieur en pleine forme. Mais attention à ce que le sujet ne souffre pas du froid pendant l’hiver. Il faut choisir une essence adaptée si le palmier doit rester dehors en pot, toute l’année !
Quand faut-il rempoter un palmier ?
Sauf si vous voulez rempoter votre palmier pour des raisons esthétique (pot moche par exemple), c’est le palmier lui-même qui vous dira quand vous devez le changer de pot. Les signes sont souvent les mêmes d’une espèce de palmier à l’autre, mais très marqués chez les palmiers des genres Phoenix, Chamaerops (palmier nain ou palmier doum) et Sabal (palmettos) :
– la base du sujet se déchausse et semble se hisser sur ses racines ;
– les racines s’échappent des trous de drainage du pot, parfois jusqu’à les boucher ;
– le palmier prend un teint jaune ou vert pâle, sa croissance est ralentie ;
– le substrat dans le pot s’est beaucoup tassé, il est poussiéreux ;
– le pot est déformé et on voit des cloportes au fond du pot.
Bon à savoir
Les cloportes ne nuisent pas du tout au palmier, au contraire ! Ce sont des décomposeurs qui recyclent la matière organique dans le pot. S’il y en a beaucoup, c’est que le palmier pousse mal et accumule beaucoup de racines mortes, que les cloportes recyclent. Ces animaux ne s’attaquent jamais à des tissus vivants, même affamés ! |
Quand rempoter un palmier ?
La meilleure époque pour le rempotage d’un palmier se situe en général en fin d’hiver. Il y a toutefois des nuances à ce repère.
La bonne saison se situe au moment de la croissance des feuilles et des racines, à partir du mois de mars et jusqu’en septembre. Le bon moment pour rempoter un palmier d’intérieur se situe dans la même période. Pour les palmiers achetés en dehors de cette date, mieux vaut attendre jusqu’au mois de mars pour rempoter. Les palmiers peuvent être rempotés par temps de grosse chaleur, mais attention à ne pas laisser les racines exposées au soleil pendant l’opération.
Quel terreau pour le rempotage du palmier ?
L’idéal est un substrat standard du commerce additionné d’éléments grossiers comme de l’écorce compostée et autant de compost. Les palmiers ne sont pas exigeants et vous n’aurez sans doute pas de problème si vous réalisez un mélange.
L’erreur à ne jamais commettre
Utiliser de la terre de jardin pure. Aucun palmier n’est fait pour pousser en pot dans de la terre de jardin. Elle est trop compacte et a tendance à asphyxier les racines. Mettez-en au maximum 30 % en mélange avec de la matière organique. |
Enfin, ajoutez un engrais à libération lente au substrat. De l’engrais enrobé (type Osmocote ou équivalent) convient bien. Vous pouvez aussi mettre de la corne broyée. Dans ce cas, ajoutez-en l’équivalent d’une cuillère à soupe par litre de substrat. Les palmiers sont des goinfres !
Les déchets tels que marc de café et autre doivent être compostés. Ils ne sont pas nocifs pour le palmier, mais souvent bien moins nutritifs que ce que les jardiniers imaginent. En plus, en les apportant purs au substrat, vous risquez d’encourager les moisissures ou de gêner le drainage du substrat (l’écoulement de l’eau du haut jusqu’aux trous d’évacuation).
Choisir le volume du pot pour rempoter un palmier
Si le palmier est petit (moins de 50 cm de haut), prenez un pot présentant 5 cm de diamètre en plus par rapport au pot actuel. Les vieux palmiers se rempotent dans un pot à peine plus grand, sauf ceux à croissance rapide comme les Trachycarpus et les Washingtonia. En fait, tout dépend de l’objectif visé :
– pour maintenir un palmier âgé, laissez-le dans le même pot et effectuez un surfaçage chaque année ;
– pour faire grossir un palmier, changez le pot et augmentez le volume, tous les deux ans au plus tard.
La première solution vaut pour les palmiers qu’on ne souhaite pas changer de pot, par exemple parce qu’ils décorent ou que l’emplacement ne le permet pas trop (terrasse peu accessible, hall d’hôtel, rez de rue, etc.).
Quelle forme pour changer un palmier de pot ?
Dans l’idéal, la forme du pot doit être deux fois plus haute que large. Évitez absolument les pots col étroit : vous le regretteriez. En effet, il faudra casser ou couper le pot la prochaine fois, car les racines du palmier empêcheront de sortir la plante.
Assurez-vous que le pot soit pourvu de trous de drainage au fond. Si ce n’est pas le cas, c’est un cache-pot ou un pot… à nénuphar. Et un palmier n’est pas un nénuphar.
Les palmiers poussant sur un rhizome, donc à l’horizontale comme les Sabal (jeunes), les Serenoa et les jeunes Trithrinax demandent un pot plus large car leur tige va prendre plus de place que les autres, au moins au début.
Quelle matière faut-il choisir pour installer un palmier en pot ?
Les pots un peu souples (en polyéthylène ou caoutchouc recyclé par exemple) se déforment sous la croissance du palmier, ce qui permet de faire attendre un peu plus la plante avant le rempotage, mais il faudra détruire le pot pour le sortir.
Les pots très rigides (en céramique, fibre ou PVC) s’opposent aux racines du palmier. Les Phoenix et Chamaerops risquent de le casser si vous ne rempotez pas assez vite. Ce type de matière est plus adapté aux palmiers aux racines calmes comme les Trachycarpus et les palmiers d’intérieur.
Le métal n’est pas vraiment adapté à la culture des palmiers car il transmet la chaleur et le froid aux racines. Employez cette matière comme un cache-pot.
Le rempotage du palmier en pas à pas
1. Sortez le palmier de son pot, quitte à couper celui-ci.
2. Débarrassez la motte de tout le vieux substrat.
3. installez dans le nouveau pot avec du substrat frais.
4. Arrosez copieusement, avec de l’eau à température de la pièce.
Un dernier conseil pour rempoter un palmier comme un pro
En pot, beaucoup de palmiers se déchaussent. C’est même systématique pour les Phoenix et Chamaerops. Forts des racines, les palmiers se hissent progressivement, en poussant par le bas. Il est normal que la base se retrouve à l’air dans ces conditions. Les palmiers cités précédemment sont les grands spécialistes de ce jeu, mais pas les seuls. Il faut donc les réenterrer lors du rempotage, afin que la base du palmier soit bien en contact avec e sol, et non pas perché sur des échasses (les racines !). On peut couper une partie des racines s’ils sont trop hauts pour entrer dans le nouveau pot (ou l’ancien). Coupez alors les racines le plus proprement possible. Faites-le uniquement à la belle saison, entre avril et août. Les Jubaea et les Sabal notamment n’aiment pas cette méthode de voyou, qui va surtout pour les Phoenix et, dans une moindre mesure, les Chamaerops.