L’asiminier, le pawpaw encore appelé mangue du nord, est un petit arbre fruitier à la mode grâce à ses fruits exotiques, sa résistance au froid et son look insolite. On vous en dit plus sur la culture de l’asiminier afin que vous en profitiez au maximum. Car Asimina triloba n’est pas un arbre difficile. Mais le pawpaw a son style, avec ses caractéristiques si particulières, comparé aux autres arbres fruitiers. Cultiver l’asiminier avec succès tient à des petits secrets !
Où peut-on cultiver l’asiminier ?
La première question que l’on se pose lorsqu’on souhaite cultiver l’asiminier, c’est d’abord sa résistance au froid. Là, pas de souci comme on va le voir. C’est sur le sol et surtout l’arrosage qu’il faudra être vigilant.
Résistance au froid de l’asiminier
Le paw-paw est un vrai sibérien malgré son air tropical. C’est même une plante qu’on ne peut cultiver sous les tropiques car il lui faut une saison froide qui provoque une période de dormance. L’asiminier résiste en effet à – 20 °C, une fois installé. Petit, il ne craint pas les coups de froids de nos hivers habituels. La clé en réalité de la résistance au froid de l’asiminier tient… dans la chaleur des étés. Cet arbre de climat très continental a besoin d’été chauds pour bien aoûter (c’est-à-dire former du bois à partir de tiges nouvelles). Là où les étés sont frais, il peut être moins résistant au froid. Soit c’est en bord de mer et de toute façon les hivers ne sont pas froids donc cela ne pose pas de problème, soit c’est en montagne (à partir de 600 m) et là il faudra faire attention à cultiver l’asiminier en choisissant tout d’abord une bonne exposition à l’arbre.
Plein soleil ou de l’ombre pour cultiver l’asiminier ?
Dans la nature, le pawpaw pousse en sous-bois, à l’ombre partielle. Un ombrage est vraiment bénéfique pour les jeunes arbres, comme une gaine ou une canisse entourant le plant pendant les premières années (laissez-le dépasser de cette protection à son rythme). À pleine maturité (dès 7 ans environ), l’asiminier supporte le plein soleil. Notez que la forme de l’arbre sera différente selon les conditions d’ensoleillement. En plein soleil, l’asiminier a une très jolie forme pyramidale, régulière. Plus à l’ombre, le sujet aura des branches étalées et un tronc moins garni à sa base.
Quel sol pour réussir Asimina triloba ?
L’asiminier exige un sol riche, plutôt bien drainé. L’idéal, c’est cette fameuse « bonne terre de jardin » que personne n’a chez soi. Dans un sol argileux ou une terre très sableuse, l’asiminier trouvera son bonheur. Si la terre est lourde, prenez les mesures pour l’aérer durablement, en apportant du compost. En terre sableuse, il faudra arroser (voir plus loin). Le calcaire, il s’en moque, bien qu’il pousse un peu plus vite en sol acide qu’en sol très calcaire.
Faut-il arroser l’asiminier ?
Autant le savoir, les jeunes asiminiers auront besoin d’un arrosage régulier. En plein été, comptez 20 l par arbre et par semaine. C’est vraiment un minimum. Le pawpaw n’est pas un arbre résistant à la sécheresse. Notez qu’il ne craint pas la chaleur. Nous en avons fait l’expérience par 42 °C : le feuillage ample, exposé au plein soleil, n’a pas souffert. Mais il faut pour cela arroser le pied des arbres afin d’éviter que le sol ne s’assèche en profondeur.
Quel engrais pour le papaw et faut-il le nourrir ?
Le paw-paw aime les sols riches. Là-dessus, il n’y a pas de débat. Si le sol est normal, c’est-à-dire que vous n’y avez pas incorporé du compost tous azimuts pendant des années, alors il faudra sans doute donner un petit coup de main à l’asiminier.Dans ce cas, appliquez un engrais organique entre le printemps et le début de l’été. Un engrais organique pour fruitiers suffit amplement. Une formulation pour fraisier ira aussi. À défaut, de la corne broyée et même du compost ira. Dans ce dernier cas, comptez quand même 10 kg de compost par arbre, à incorporer par un griffage léger.
La mise à fruit de l’asiminier
L’asiminier est-il autofertile ?
La réponse est simple, et claire : non. Il faut planter au moins deux asiminiers pour obtenir des fruits. Il n’y a pas de pied mâle ou femelle, mais il faut deux pieds pour que la fécondation croisée se produise.
Existe-t-il d’ailleurs un asiminier autofertile ? Là aussi, la réponse est non. Contrairement au kiwi ou au feijoa, il n’y a pas d’asiminier capable de donner des fruits tous seuls (cultivé sans autre sujet à proximité) car la fleur est d’abord femelle puis mâle. Le pollen ne peut donc pas féconder de lui-même les organes femelles de la fleur.
Et si l’asiminier fleurit mais ne porte pas de fruits ?
Au début de la mise en production de l’arbre, les fleurs peuvent avoir du mal à nouer. Il peut être utile de promener un pinceau de fleurs en fleurs afin d’accompagner le travail des butineurs. Les années suivantes, Asimina triloba porte de plus en plus de fleurs et les butineurs viennent plus volontiers. La pollinisation se fait alors toute seule.
Problèmes liés à la culture de l’asiminier
L’asiminier craint-il les maladies ?
Les asiminiers ne sont pas des plantes à chagrin. Asimina triloba a en effet peu de problèmes chez nous. Il ne craint pas de maladie particulière et pourvu que le sol soit assez humide en été, cultiver l’asiminier ne vous apportera pas de misère.
Le pawpaw est-il toxique ?
Notez que si la chair du fruit est comestible, il ne faut pas consommer les graines, qui contiennent de l’annonacine (comme le corossol ou l’annone), un composé toxique pour le système nerveux. Avaler des graines ne pose pas de problème car le composé est enfermé dans une enveloppe incroyablement coriace. Ce qu’il ne faudrait, pas par exemple, c’est broyer tout le fruit et les graines. Comme pour l’abricot ou les cerises, d’ailleurs, car eux contiennent du cyanure !