Yucca carnerosana, la palma samandoca, est un yucca du nord du Mexique formant un gros tronc, presque jamais ramifié, et massif. Cette plante porte une couronne de feuilles très rigides, d’un vert olive foncé. Elles sont piquantes à leur extrémité et bordées de quelques filaments.
Yucca carnerosana, un air de Yucca faxoniana
Ce yucca se distingue par un tronc pouvant atteindre 5 m de haut (souvent, pas plus de 3 m), large de 35 cm. La palma samandoca et Yucca faxoniana sont proches, à tel point que souvent, les deux espèces sont confondues. Dans la publication d’origine (celle qui a donné son nom à ce yucca et est considéré comme la publication où il a été « inventé »), il est fait la différence avec Yucca faxoniana.
Voici la clé de détermination :
– Pédoncule long, dépassant le feuillage ; panicule ellipsoïde ou globalement en forme d’ellipse ; segments du périanthe généralement unis sur 2.5 cm de long en un tube : Yucca carnerosana.
– Pédoncule court, ne dépassant pas le feuillage ; panicule largement conique ; segments du périanthe rarement unis sur plus de 1.5 cm (pas de tube) : Yucca faxoniana.
La différence entre Yucca faxoniana et Yucca carnerosana, c’est donc surtout sur la forme de l’inflorescence, sa position par rapport au feuillage et la silhouette de la fleur. D’un point de vue paysager, les deux sont donc à peu près identiques.
Résistance au froid de Yucca carnerosana
Ce yucca fait partie des espèces bien rustique mais en condition non humide. Au sec, la plante tient sans problème à – 10°C. Mais que de l’eau stagne dans le cœur de la rosette et il pourra y avoir des dégâts bien avant, surtout sur les jeunes plantes. On ne peut pas comparer la résistance des jeunes plantes à celle de vieux sujets.
Yucca carnerosana, à faire grossir
Les jeunes plants que nous vendons peuvent être plantés en pleine terre dans les régions à hivers doux. Dans les régions froides (régions de plaine, Bassin Parisien, Est et Allemagne, etc.), il faudra faire grossir les plants pendant quelques années (disons 4 ou 5 ans), en les rempotant chaque année, afin de mettre en place un plant déjà solide.
Yucca carnerosana, un terroir de folklore
McKelvey, qui a décrit cette espèce, reporte aussi deux noms vernaculaires pour ce yucca : palmier barreta et palmier samandoca. Yucca carnerosana tire son nom de Carneros, un minuscule patelin de l‘état de Chihuahua où aujourd’hui, il y a juste une hacienda. On imagine que c’était vraiment désert du temps de McKelvey. Aujourd’hui, il faut faire attention, gringo, un accident est vite arrivé ici. Et on ne déteste pas le narcolyrisme.
Un yucca aux fleurs comestibles
Yucca carnerosana, comme Yucca treculeana et Yucca faxoniana portent des fleurs comestibles, connues au Mexique sous le nom de chochas. On peut trouver des tas de recettes mais avant de récolter vos propres fleurs dechocas sur votre yucca, il va quand même se passer du temps…
Pour la petite histoire, Susan Delano McKelvey (1883-1964) était une botaniste, à une époque pas très metoo. Cousine de Franklin Roosevelt, elle a nommé pas mal de plantes xérophytes comme Yucca pallida, et un agave, Agave mckelveyana, lui est dédié (nous en avons parfois quelques plants mais c’est l’un des agaves les plus sensibles à l’humidité que nous connaissons).