Jardiner sans arrosage et sans entretien, sans rien faire, c’est presque possible. Choisissez les bonnes plantes et suivez la bonne démarche. Le jardin deviendra beaucoup plus facile pour vous !

jardin sans arrosage

Un talus sans arrosage, ni entretien (à part la taille des lavandes une fois défleuries), mais bien fleuri

Ah, un jardin où le tuyau d’eau et les arrosoirs seraient inutiles, où il n’y aurait pas à se soucier de la météo pour savoir s’il faut encore arroser… Une utopie ? Pas tout à fait grâce au mouvement de xeriscaping, le paysagisme sans eau. Mais il y aura toujours de petites choses à faire. Que serait le jardin sans le plaisir d’y jardiner un peu de temps en temps ?

 

Jardin sans arrosage = jardin sans entretien (ou presque)

Un jardin où il n’est pas besoin d’arroser demande beaucoup moins de travail qu’un jardin qu’on arrose. Les plantes se débrouillent seules, les mauvaises herbes ont peu de place et pas beaucoup d’eau. Un massif composé de plantes résistantes à la sécheresse demande 2 à 3 désherbages par an, une taille de nettoyage en fin d’été (ou en fin d’hiver), et c’est tout. Et bien sûr, dans un jardin sans arrosage, on ne met pas d’engrais. Les plantes poussent à leur rythme et elles acquièrent une résistance à toute épreuve.

Jardin des pépinières Filippi, célèbre pour leur usage des arbustes couvrants et aromatiques : un exemple de paysagisme sans arrosage particulièrement réussi (photo Sean o hara – cc by)

Étape 1 : moins de potager

Le secret d’un jardin sans arrosage, c’est d’abord et avant tout de choisir des plantes qui se passent, une fois installées, d’apports d’eau supplémentaire par rapport à ce que la pluie leur donne. Dans un jardin Il n’est donc plus question de cultiver des végétaux ayant de gros besoins en eau. Et les plus gourmands, à n’en pas douter, ce sont les légumes. Il n’est pas possible d’imaginer un potager sans eau, sauf pour deux catégories de plante. La première concerne les plantes qui se débrouillent vraiment toutes seules (mâche, ciboulette, chicorées, persil…). L’autre catégorie est celle des plantes potagères vivaces (fraisiers, arbustes à petits fruits, cardons, topinambour…). Comme ces plantes sont pérennes, elles profitent de la saison humide pour s’installer. Il faudra les nettoyer et les tailler pour certaines.

Tapis de thym en fleur

Un tapis de thym : il remplace le couvert herbeux dans les parties non pietinées des jardins sans arrosage

Étape 2 : repensez les massifs

C’est le plus gros morceau pour parvenir à un jardin sans trop d’entretien et sans arrosage. Faites le tri ! Côté fleurs, choisissez des arbustes à port bas de la zone méditerranéenne, bien évidemment les plus adaptées de toutes les plantes à un jardin sans arrosage. Helichrysum, santolines, lavandes, et compagnie conviennent à toutes les régions, du moment que la terre soit drainante. Ce sont souvent des plantes coriaces, dont les feuilles sont duveteuses. Beaucoup se montrent très résistantes à la sécheresse, grâce à ce revêtement laineux qui les protège de la morsure du soleil. Enrichissez avec des plantes bien résistantes comme des graminées, des xérophytes telles que les agaves rustiques (pensez à celle-ci par exemple), de l’herbe aux ours, etc. Côté arbustes, là aussi choisissez des essences autonomes comme les phlomis, les sauges arbustives, etc. Les arbres se passant d’arrosage sont nombreux, à commencer par les pins, mais il ne poussera pas grand-chose dessous, surtout en région sèche.

Création privée, sans arrosage grâce au paillis de gravier

Étape 3 : élevez tout le monde à la dure

N’hésitez pas à endurcir vos plantations. Si vous employez un arrosage automatique, les plantes y sont devenues dépendantes. En effet, leurs racines superficielles se sont réparties à la surface du sol et sont incapables de plonger en profondeur en prévision d’un épisode de sécheresse. Les plantes les plus dépendantes à l’arrosage devront être supprimées. Pour les autres, il suffit de diminuer les doses d’arrosage, été après été. Augmentez les couches de paillis. Le BRF, appliqué en couche de 15 cm au printemps, permet à beaucoup de plantations de tenir jusqu’au milieu de l’été.

Autre astuce : aménagez une large cuvette au pied des plants : la plante bénéficiera plus longtemps d’une pluie passagère. Remplissez cette dépression d’un paillis épais et très aéré, comme des aiguilles de pin. L’évaporation sera moindre et surtout, le sol se réchauffera moins, ce qui limitera les pertes en eau.

sauges en fleurs

Ces sauges se passent de tout arrosage une fois installées, donc après la première année. (photo Sean o hara – cc by)

 Étape 4 : arrosez… pour ne plus arroser

Accompagnez l’installation de vos plantes, le temps qu’elles deviennent autonomes. La plupart de vos jeunes plantations, à l’exception des plantes de désert (Agave, Yucca, cactées…) ne pourra pas passer correctement le premier été sans votre aide ! Prévoyez un arrosage (léger), par exemple en leur donnant une bonne rasade, une fois tous les 15 jours. Souvent, il vaut mieux installer les végétaux en automne ou en hiver, plutôt qu’au printemps.

phlomis arbustif en automne

Toujours dans le jardin d’essai Filippi, ce tapis de Phlomis ne demande aucun entretien. On taille ce qui est en trop et on le glisse sous les arbustes ! (photo Sean o hara – cc by)

Étape 5 : recyclez sur place

Remettez au pied des plantes tout ce que vous leur avez retiré. Ainsi vous n’aurez pas besoin de les fertiliser (elles retrouvent dans le sol ce qu’elles ont perdu par la taille) et vous améliorerez le paillage du sol. Ce fonctionnement en cycle fermé est le principe même de la permaculture.

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